Après le terrible drame qui a frappé les familles des petits Brahim et Haroun, assassinés à Constantine, le débat sur la peine de mort revient de façon récurrente, notamment du côté de ceux-là-mêmes qui sont chargés de régir notre foi. Ainsi, c'est un éminent membre du Haut Conseil islamique qui, au cours d'une conférence, a appelé fermement à l'application de la peine de mort à l'encontre des assassins d'enfants. Se référant au Texte Sacré qui évoque la loi du Talion, il préconise d'assainir la société musulmane en extirpant la mauvaise graine. Soit ! Mais alors, pourquoi ce réveil tardif à propos des meurtres d'enfants et ce silence observé quand, durant les années de feu, la population algérienne était quotidiennement ciblée par les hordes terroristes ? Il y a eu, souvenons-nous, des familles entières dont des enfants en bas âge, qui ont été passées à l'arme blanche sans que ces éminents penseurs réagissent. Sans doute que la conjoncture n'était pas favorable à ce genre de fatwas et était-ce contrecarrer les desseins des fossoyeurs de l'Algérie que d'appeler, en ce temps-là, à l'application de la loi du Talion ? Mais le plus important, c'est l'existence même de cette fatwa qui veut se substituer aux préceptes de la République. Qu'on nous dise franchement si notre appareil juridique est d'inspiration républicaine ou islamique. Faut-il donc couper la main du voleur et, dans ce cas, nous aurions l'un des taux les plus élevés de manchots du monde dans notre pays ? Encore une fois, le drame de Constantine est utilisé par des chapelles qui profitent de l'occasion pour se remettre en selle, et le HCI serait bien avisé s'il s'évertuait à condamner ces détournements faramineux qui portent préjudice à l'économie nationale et à dénoncer, voire exiger un châtiment exemplaire à l'adresse des corrompus et des corrupteurs que Le Coran condamne fermement. Là, dans le meurtre odieux des deux enfants, il y a effectivement une émotion collective propice à ce genre de fatwas. Comme celle d'El-Qaradhaoui ayant applaudi à la mort de l'imam modéré El-Bouti dans l'attentat de Damas. Attention aux dérapages ! Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.