Résumé de la 1re partie - D'après le médecin légiste, Georges Roux – contrairement à ce que dit son épouse – ne s'est pas suicidé... De l'usine, il travaille de nuit trois fois par semaine. — Etiez-vous réveillée ? — Je l'ai entendu rentrer comme d'habitude, il s'est préparé du café et son casse-croûte. — Donc, il rentre à six heures, il mange, et à six heures trente, un passant le découvre mort dans la rue. Vous a-t-il parlé ? — Non, il n'a rien dit. — Pourquoi se serait-il suicidé, d'après vous ? — Je ne sais pas, il était déprimé. — Pour quelles raisons ? — Je ne sais pas, son travail peut-être, il était fatigué de travailler la nuit. Quand il rentrait le matin, il était bizarre, énervé, agressif parfois. — Madame Roux, votre mari ne s'est pas suicidé ! Jeanne Roux sursaute à peine. Ses yeux bruns dépourvus de fard effleurent à peine le visage du commissaire. Elle regarde ailleurs, les murs, un calendrier, ses chaussures. Enfin, elle parle : — Avez-vous une raison de me dire ça ? — Evidemment. Les conclusions du médecin légiste. Votre mari était déjà mort avant de tomber par la fenêtre. — Mort comment ? — Vous ne le savez pas ? — Non, vous m'accusez ? — Vous étiez seule avec lui.» De toute évidence, Jeanne Roux voudrait bien savoir ce que le médecin légiste a découvert, mais le commissaire ne le dit pas. Il attend et Jeanne se décide. — Je vais vous dire la vérité. Il a voulu se suicider et je l'ai un peu aidé. — Comment ça, aidé ? — Je l'ai un peu poussé par les pieds. — Ah ! bon, il vous l'a demandé ? — Il voulait en finir, la vie n'était plus supportable pour lui. Depuis des mois, il y pensait. — Racontez-moi précisément la scène. — Quand je suis entrée dans la cuisine, il était penché sur le rebord, la moitié du corps dans le vide. — Et, au lieu de le tirer vers l'intérieur, vous le poussez gentiment par les pieds ? — Pour l'aider à en finir, c'est ce qu'il voulait. — Admettons. Ça n'explique pas pourquoi le médecin légiste affirme qu'il était déjà mort, ou du moins quasiment mort, avant la chute. — Il se trompe. — Non, il ne se trompe pas. Votre mari a été frappé. — Il a dû se cogner avant. — Impossible, il n'a pas pu se donner le coup lui-même. Vous mentez, madame Roux. Jeanne Roux regarde ses chaussures une fois de plus, puis se décide. «J'ai un amant, je voulais le protéger. Je l'aime, c'est lui qui a tué mon mari.» — A six heures du matin ? — Non, ils se sont battus à cause de moi. Georges, mon mari, est rentré plus tôt que prévu, à cinq heures. Il nous a trouvés ensemble et il s'est mis en colère. — Et votre amant l'a frappé ? — Un coup de poing au menton. Georges est tombé par, terre, il l'a cru mort et il l'a poussé par la fenêtre. — Votre mari n'a pas reçu de coups de poing au menton. — Vous êtes sûr ? — Certain.» (A suivre...)