Images Le ministre israélien de la Justice, Yossef «Tommy» Lapid, avait comparé, dimanche dernier, le sort de sa famille lors de la Shoah avec les scènes de destructions de l'armée israélienne à Rafah. Lapid a affirmé, dimanche, que les images d'une vieille femme palestinienne cherchant des médicaments dans les décombres de sa maison à Rafah dans la bande de Gaza, lui avaient rappelé sa grand-mère tuée pendant la Shoah. «Lorsque j'ai vu à la télévision les images d'une vieille Palestinienne à genoux en train de chercher ses médicaments en grattant dans les décombres de sa maison (détruite par les soldats israéliens) cela m'a rappelé ma grand-mère», tuée par les nazis durant l'Holocauste, a affirmé M. Lapid à la radio militaire. «Je ne fais pas de comparaison entre Israël et les nazis, je ne fais, là, qu'exprimer l'association d'idées qui m'est venue à l'esprit lorsque j'ai vu ces images», a souligné M. Lapid, dirigeant du parti laïque de centre-droit Shinouï, principal partenaire du Likoud au sein de la coalition au pouvoir. «Je suis allé la semaine dernière aux Etats-Unis et j'ai pu constater que nous apparaissons comme des monstres dans le monde», a ajouté M. Lapid qui a dénoncé le projet «insensé de détruire 2 000 à 3 000 maisons à Rafah». «Tommy Lapid est un membre éminent du cabinet israélien et il est associé à ses décisions concernant l'opération» d'envergure que l'armée israélienne a menée à Rafah, a déclaré, hier soir, le député d'opposition de gauche.Pour sa part, la presse israélienne s'interrogeait sur le «prix trop lourd» payé, selon le journal Maariv, par Israël pour son opération militaire à Rafah, au regard de ses résultats, comparés à l'impact dévastateur pour son image des destructions causées par son armée. Le journal, citant un officier israélien, écrit : «Il ne fait aucun doute que la pression internationale, et en Israël, a conduit à achever l'opération plus vite que prévu.» Il ajoutera que «le fait que l'armée se soit retirée de Rafah dans le contexte des protestations en Israël et dans le monde et en raison de la crainte d'une catastrophe humanitaire, sans même qu'elle ait osé pénétrer dans le quartier de Chaboura où se trouvaient des activistes recherchés, est en grande partie un échec». Il faut rappeler que l'opération «Arc-en-ciel» déclenchée le 18 mai avant l'aube, à Rafah, près de la frontière égyptienne, qui a coûté la vie à 43 Palestiniens, s'est soldée par la destruction de dizaines de maisons. Cette opération s'est achevée hier soir et des vies palestiniennes continuent à tomber. Depuis le début de l'Intifada, 4 083 personnes ont été tuées, dont 3 094 Palestiniens et 918 Israéliens.