Intervention - Est-il nécessaire de revenir sur un constat qui persiste et qui semble en passe de devenir une constante : le système de santé de notre pays est malade. Dégradation du système de santé, retards dans la réalisation des infrastructures, manque de formation et manque de moyens, sont autant de points noirs pointés du doigt ce matin par le président du Conseil de l'Ordre des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, à la Chaîne trois de la Radio nationale. «Il faut absolument réagir. Il faut que nous trouvions des solutions à tous ces problèmes, qui se posent au service public qui doit absolument demeurer dominant dans notre société afin que l'accès aux soins puisse être assuré pour l'ensemble de la population», a tenu à préciser le Docteur Berkani. Dès lors, et pour trouver des solutions globales et précises dans les meilleurs délais, l'Ordre des médecins appelle à la mise en place d'une feuille de route autour de laquelle serait groupées toutes les ressources et potentialités sans exclusion. «Quand vous voyez les délais des rendez-vous qui sont pour le moins excessivement longs. On ne peut qu'affirmer que le système d'accès aux soins chez nous, aujourd'hui, ne prête pas à l'optimisme», a-t-il tenu à préciser. «L'accès aux soins aujourd'hui dans le secteur public est devenu très ardu et très difficile ; c'est une réalité quotidienne que les gens connaissent bien, en particulier dans les grands centres hospitaliers», ajoute-t-il. Il explique que si ces derniers sont aussi débordés c'est en grande partie dû à la perte de confiance des gens vis-à-vis des structures de proximité «qui n'offrent plus de solutions thérapeutiques aux problèmes des gens». Outre ces aspects, le docteur Mohamed Bekkat Berkani ne manquera pas de mettre en lumière «les retards dans la formation vis-à-vis des gens qui font la santé, qu'ils soient médecins, paramédicaux ou agents de maintenance, voire agents administratifs. Cela même s'il ajoute que «l'Algérie dispose d'un nombre suffisant de médecins à raison d'un pour 800 habitants. Ce qui est largement au-dessus des normes OMS (un pour 1 000 habitants)» ajoute-t-il. Au titre des pistes que le médecin a tenu à mettre en avant, il plaidera pour la sous-traitance des prestations annexes à la santé, ajoutant que «si on doit faire contribuer les malades afin d'améliorer l'hôtellerie, la blanchisserie, la restauration, il faut passer par le secteur privé dans des contrats de performance, il faut le faire. Le service public a montré ses limites». Selon lui «il faut que les malades et leurs familles puissent y contribuer».