La mise à niveau des prestations hospitalières, la dégradation du système de santé, le retard dans la réalisation des infrastructures, le manque de formation et le manque de moyens, sont pointés du doigt. Le président du Conseil national de l'ordre des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, a mis le doigt, hier, sur les lacunes dans la politique hospitalière menée par le ministère du secteur. « Il faut absolument réagir. Il faut que nous trouvions des solutions à tous ces problèmes qui se posent au service public qui doit absolument demeurer dominant dans notre société afin que l'accès aux soins puisse être assuré à l'ensemble de la population », a tenu à préciser le Dr Berkani, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne III) Le médecin déplore, en premier lieu, la désorganisation du système de santé ainsi que les retards constatés dans la réalisation des infrastructures et la formation des personnels médicaux. Il a été très critique par rapport aux lenteurs enregistré dans les délais. « Quand vous vous présentez pour une consultation quelconque et que vous obtenez un rendez-vous des mois plus tard, vous êtes face à une situation qui ne prête pas à l'optimisme », a-t-il regretté. Selon le représentant des médecins, « l'accès aux soins est devenu, aujourd'hui, très difficile pour les Algériens ; c'est une réalité quotidienne que les gens connaissent, en particulier dans les grands centres hospitaliers ». Afin de trouver des solutions globales et efficaces dans les meilleurs délais, le Conseil de l'ordre des médecins appelle à la mise en place d'une feuille de route « autour de laquelle serait regroupées toutes les ressources et potentialités sans exclusion ». Même avec un nombre suffisant de médecins à raison d'un pour 800 habitants, (largement au-dessus des normes OMS soit un pour 1.000 habitants), le secteur se trouve dans une situation « lamentable ». Par ailleurs, le président du Conseil national de l'ordre des médecins estime que les ressources financières ne sont pas assez suffisantes pour permettre de développer le système de santé et assurer un service de qualité. « L'Algérie ne consacre que 5 % de son PIB au secteur de la santé », a-t-il signalé. Un budget négligeable par rapport aux pays voisins, à l'instar de la Tunisie, qui ne dispose pas d'autant de ressources financières que l'Algérie, mais qui consacre plus de 7 % de son PIB à la santé. Le président du Conseil plaide pour l'augmentation du budget de la santé et exige le bon usage des ressources financières qui lui sont consenties. A propos du matériel médical et des médicaments, qui coûtent de plus en plus cher, le secteur à besoin, selon ses propos, d'un meilleur appui financier. « Il faut que cet argent soit bien utilisé, bien contrôlé pour bénéficier, au bout du compte, aux malades ». Pour conclure, le professeur a plaidé pour une relance du système de santé et a appelé la sécurité sociale à s'impliquer dans la formation des personnels médicaux.