Evénement - La bataille d'Oued Chouk, dont le 55e anniversaire sera célébré vendredi prochain, a été une véritable épopée dans l'histoire nationale, affirment des moudjahidine et des historiens. «Cette bataille qui a duré une semaine, a été particulièrement féroce, au point que les affrontements se sont achevés même par une lutte corps à corps. L'armée d'occupation française y a perdu 1 260 soldats contre 639 chouhada du côté de l'Armée de libération nationale (ALN)», ont précisé certains moudjahidine, à la veille de la commémoration de cette date anniversaire. Selon le président de l'association des rescapés de cette bataille, le moudjahid Hamana Boulaâras, l'étincelle de cette bataille, a eu lieu sur le site montagneux d'Oued Chouk, dans la région de Zaârouria, lorsque des troupes du 4e bataillon de l'ALN ont tenté de forcer la ligne électrifiée Morice depuis Aïn Mazer près de Sakiet-Sidi-Youcef en Tunisie en direction du village de Djebbar-Omar, puis Oued Chouk, pour atteindre ensuite Aïn Sennour, Machrouha, Oued Cheham puis Dehaoura dans la Wilaya II historique. Selon les instructions données, dit Hamana, il fallait «éviter tout accrochage avec l'ennemi pour ne pas mettre en danger les moudjahidine et amenuiser les armes et munitions transportées». Il a souligné que les troupes du 4e bataillon, dirigées par le moudjahid Mohamed Lakhdar Sirine, étaient assistées de deux katibas de la wilaya II et une troisième de la Wilaya III historique. C'est sur le djebel Bousalah que les premiers accrochages se sont produits entre l'armée d'occupation et l'une des trois katibas qui réussit à couvrir le passage de la caravane d'armes escortée par le reste des troupes de la l'ALN pour armer les maquis des wilayas de l'intérieur, a-t-il raconté. Pour Abdelhamdi Ouadi, un des fondateurs de l'association pour «La pérennisation des gloires de la Révolution à Souk Ahras», la grande bataille de Souk Ahras «a reflété l'enjeu stratégique que représentait l'approvisionnement en armes pour mener une Révolution.» Elle a également traduit dans les faits, a-t-il ajouté, «la doctrine militaire française exprimée par le général Vanuxem, commandant de la zone Est Constantinois, selon laquelle l'affrontement dans une guerre révolutionnaire exige non seulement de faire face aux insurgés de l'intérieur, mais également d'intercepter le soutien qu'ils reçoivent de l'extérieur.» «C'est dans cette logique qu'a été lancé en juin 1957 l'opération de construction du barrage électrifié Morice pour fermer les frontières par lesquelles les maquis étaient ravitaillés en armes et munitions», a-t-il souligné. De son côté, Djamel Ourti, ancien professeur d'histoire à l'université de Souk Ahras, affirme que les faits rapportés alors par le quotidien français paraissant à Constantine, La dépêche de Constantine, révèle que les forces engagées dans cette bataille équivalaient à celles engagées dans certaines des plus grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale. Il a précisé, à ce propos, que l'armée d'occupation avait alors mobilisé les 9e et 14e régiments de parachutistes, les 8e et 28e régiments d'artillerie et les 26e, 151e et 152e régiments d'infanterie mécanique ainsi que les unités de la légion étrangère et les forces de l'armée de l'air.