C'est la question que se posent les Algériens depuis la première année de Bouteflika à la tête de l'Etat ? Si le premier mandat s'est déroulé sans encombres où le président de la République avait, se rappelle-t-on, multiplié les sorties aussi bien médiatiques qu'officielles, l'entame du deuxième mandat a été quelque peu laborieux. Un certain 26 novembre de l'année 2005, c'est le début de la galère. Pour le côté officiel, on a annoncé ce jour-là que le Président Bouteflika souffrait d'un ulcère à l'estomac, ce qui a nécessité son transfert en urgence vers l'hôpital français du Val-de-Grâce. Mais la nature de cette maladie ne nécessite pas une hospitalisation à l'étranger, ce qui a fait enfler la polémique sur l'état de santé du Président. Les plus folles rumeurs circulent sur la santé du président. La Télévision nationale a filmé la sortie d'hôpital de Bouteflika, le 17 décembre 2005 après un mois à l'hôpital pour un ulcère à l'estomac. L'intervention de Bouteflika juste à sa sortie d'hôpital a révélé un homme très fatigué. D'une voix à peine audible, il a essayé d'être rassurant. Il s'est avéré que le problème d'estomac du Président a nécessité une intervention chirurgicale. Le médecin traitant de Bouteflika, le professeur Zitouni, a révélé qu'il s'agit bel et bien d'un ulcère hémorragique. Une réaction en guise de mise au point qui s'adressait au professeur Bernard Debré, chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, en France. Ce dernier avait affirmé qu'un ulcère simple à l'estomac se traite en quelques jours et qu'un ulcère hémorragique peut se traiter, soit médicalement avec une fibroscopie, soit exceptionnellement en chirurgie et que le post-opératoire ne dure pas plus de six jours. Le professeur Debré est allé plus loin dans son diagnostic puisqu'il affirme que le Président Bouteflika souffrirait d'«un cancer de l'estomac avec des complications, c'est-à-dire qu'il a des ganglions, des métastases». WikiLeaks en rajoute une couche dans un câble daté du 3 janvier 2007. En effet, l'ancien ambassadeur américain, Robert Ford, a rapporté les confidences d'un médecin proche de Bouteflika qui lui aurait tenu ces propos : «Un médecin, au fait de la santé du Président Bouteflika, nous a affirmé dans la plus stricte confidentialité que le Président souffrait d'un cancer, comme cela était largement soupçonné». Mais, quelque temps après, un autre câble de WikiLeaks, daté du 25 janvier 2008, indique que «la santé de Bouteflika est meilleure et il pourrait vivre encore plusieurs années. Son rétablissement et son regain d'activité lui donnent plus de poids sur l'armée». Depuis, on a enregistré une petite «accalmie» quant à l'état de santé du président jusqu'au 14 septembre 2011 où il a dû effectuer un tour dans un hôpital français. La dernière alerte est celle d'hier, laquelle, contrairement aux précédentes, parle d'un fait nouveau. En effet, Bouteflika retourne dans un hôpital à Paris, mais pas pour une histoire d'ulcère ou carrément de cancer d'estomac. Cette fois, il s'agit d'un accident vasculaire cérébral présenté comme mineur par les autorités, mais qui n'informe en rien sur la réelle nature de ce dont souffre le président de la République.