Protestation - La population du lotissement Benzerga, n'a pas trouvé mieux que d'investir la rue pour protester contre les mauvaises conditions de vie qu'ils subissent depuis de longues années. Isolés, marginalisés par les autorités locales, les habitants du lieudit «Doum» de la cité Benzerga, dans la commune de Bordj El-Kiffan, s'insurgent contre l'indifférence des pouvoirs publics devant la dégradation de leur cadre de vie depuis plusieurs années. En effet, très tôt ce matin, ils sont revenus à la charge en bloquant l'axe routier reliant la commune de Bordj El-Bahri à Bordj El-Kiffan. En effet, ladite cité qui a été intégrée depuis plus d'une vingtaine d'années au plan urbanistique de la commune de Bordj El-Kiffan, n'a pas été concernée par le programme de raccordement au réseau d'assainissement opéré en 2003. A cela s'ajoutent l'inexistence des commodités vitales à l'exemple de l'éclairage public et du revêtement des routes, et le ramassage des ordures. De ces désagréments, les habitants en ont ras-le-bol. Des requêtes qui se sont transformées en plaintes auprès de l'APC de Bordj El- Kiffan, n'ont eu aucun effet. La réponse des élus locaux est à chaque fois : «Pas d'enveloppe budgétaire allouée pour ce lot», nous avait déclaré dernièrement l'actuel président d'APC. Aujourd'hui, les habitants de ce lieudit sont en colère. Ils redoutent chaque année l'arrivée de la saison hivernale qui transforme les routes en de véritables patinoires et la saison estivale, porteuse avec elle de toutes sortes de maladies et la prolifération de certaines bestioles, du fait que même la plage a été transformée en une véritable décharge publique à ciel ouvert. C'est aussi, une période où les relents des fosses septiques asphyxient l'atmosphère de tout le lotissement. A quel saint se vouer ? A qui doit-on faire appel pour que les élus locaux daignent réagir ? Comment peut-on laisser des familles entières livrées à elles-mêmes ? Les habitants sont choqués par l'inertie des autorités locales. Le P/APC, qui avait, selon certains citoyens, «pris l'engagement de prendre en charge les problèmes de ce quartier, n'a pas trouvé mieux que de nous proposer de déverser les gravats récoltés lors de la réfection de certaines routes de la commune. C'est un manque de considération», crie un protestataire. Voilà comment des dizaines de familles sont contraintes de subir les débordements des fosses septiques sous le nez des élus locaux. Il faudrait reconnaître que depuis des lustres, ce quartier populaire difficile à gérer, situé entre Bordj El-Bahri et Bordj El-Kiffan, les citoyens avaient déjà investi la rue, dévastant un bureau de poste pour tirer la sonnette d'alarme. Parmi les autres revendications des protestataires, nous avons relevé également, celles des citoyens au nombre de 400 qui habitent dans le bidonville de la localité. Des citoyens qui vivent le calvaire des inondations en hiver avec la montée des eaux boueuses, des hommes, des femmes et des enfants, dont beaucoup sont malades et livrés à eux-mêmes, ont souvent exprimé leur sentiment : un mélange de souffrance et de colère exacerbé par l'indifférence dont ils sont l'objet, ont également occupé la rue ce matin. Pour ce qui est des comités de quartier, au nombre de cinq, les protestataires, ne veulent en aucun cas entendre parler : «Ce sont des affairistes qui ne s'occupent que de leurs intérêts bassement matériels», nous dit un groupe de protestataires. Ces derniers posent également une pertinente question, portant sur «la destination de 37 milliards de dinars alloués à la municipalité au mois de décembre dernier».