En venant à Alger pour poursuivre ses études à l?université, Hakim ne pensait pas qu?un jour il exercerait un métier autre que celui d?avocat. Ce jeune de 29 ans, qu?on a rencontré au café de la Liberté situé en face du square Port-Saïd (Alger), en est à sa onzième années dans la capitale. Ayant galéré durant sa première année à l?institut de droit à Ben Aknoun, il cherchera longtemps du travail, en vain. Un jour, passant par hasard par le café de la Liberté, il finit par trouver sa vocation. En effet, depuis son passage par cet établissement, Hakim vend et achète des devises étrangères. Au départ, il ne maîtrisait pas son sujet se faisant berner plus d?une fois, mais au bout de quelques mois et à force de persévérance, l?enfant de Tiaret s?est fait une place dans un milieu réputé difficile. Ainsi, ce grand gaillard avec son visage d?adolescent passe ses journées au café de la Liberté où il guette d?éventuels clients. «Au fil du temps, le café est devenu mon chez-moi à tel point que quand je rentre au bled, c?est une partie de moi-même qui manque», dira-t-il. Ainsi, malgré la joie de retrouver sa famille, Hakim se sent cependant orphelin loin de sa tribu des vendeurs de devises. «Parfois, je sens même l?odeur du café.» A ce moment, l?envie de «rentrer à Alger» le gagne. Ainsi, durant tout le trajet, l?image de l?établissement bondé de monde qui rit et qui se fait de l?argent se fait plus présente. Une fois à la gare de taxis tout près du square, Hakim dévale les escaliers par quatre pour foncer tête baissée vers son café. A l?intérieur, il oublie le monde entier, le temps de déguster son breuvage au café de la Liberté.