Tahar, 63 ans, ancien manœuvre s'est reconverti en berger. Comme la majorité des personnes rencontrées, il est originaire de Djelfa, précisément de la localité de Faïdh el-Botma. Il nous fait visiter le taudis qui lui sert de gîte. A l'entrée, un enclos où bêlent quelques moutons. La toiture en tôle et planches en bois est trouée de partout. «Nous sommes 12 personnes à loger ici. J'ai quatre filles et cinq garçons, tous au chômage. Nous vivons telles des bêtes dans une étable.» Tahar non plus n'est pas sur la liste des bénéficiaires. « J'ai déposé un dossier de logement depuis des années et je n'ai rien reçu. La commission hagratna. Il y a des considérations tribales dans l'établissement de cette liste. Ya djemaâ khafou rabbi ! Je vis ici depuis 1979. Tous mes enfants sont nés à Hassi R'mel. Ici, tout fonctionne à la «maârifa» et à la corruption. Il faut glisser un billet, pour régler tes problèmes.»