Découverte Lors d?une visite à la maternité d?un hôpital à Alger, nous avons été surpris de voir dans quelles conditions les sages-femmes travaillaient. En guise de gants, la sage-femme utilise des sacs en plastique stérilisés. Une jeune femme arrive. C?est une urgence. Elle doit accoucher dans les minutes qui suivent. Elle est fiévreuse, mais la sage-femme est dans l?incapacité de prendre sa température ou sa tension artérielle, faute de thermomètre et de tensiomètre. Selon le diagnostic établi par la sage-femme, «l?accouchement est risqué, elle doit être examinée par un spécialiste». Elle demande aussitôt conseil à une assistante qui l?oriente vers les résidents de garde. Ces derniers assuraient leur première garde. C?est pourquoi, les sages-femmes, elles-mêmes, l?ont prise en charge et ont procédé aux premiers actes afin de la soulager. A notre départ, la jeune femme n?avait toujours pas accouché, mais elle se portait mieux. En une demi-journée, nous avons assisté à deux accouchements. Une jeune maman a mis au monde un prématuré de 34 semaines dont le rythme cardiaque f?tal était de 200 battements par minute, alors que la norme se situe à 120 battements par minute. Le bébé devait être mis en couveuse. «Il n?y avait pas de couveuses disponibles même en pédiatrie», avons-nous appris auprès du personnel de la maternité. Finalement, le bébé a été mis sur une table chauffante, bien couvert sous l??il avisé de sa mère et des sages-femmes. Pendant ce temps, quatre femmes étaient en plein «travail» pour des accouchements normaux et deux césariennes étaient en cours. Du côté des salles d?admission, «les parturientes étaient à quatre et cinq par lit, car on nous interdit de les mettre par terre», ont déclaré les sages-femmes du service. Et de conclure : « Nous ne pouvons pas renvoyer la parturiente, car elle est en détresse. Des fois, on les oriente vers un autre hôpital, sans être sûres que la place est disponible. Vu le nombre d?accouchements par nuit, nous nous retrouvons dans l?obligation de nous en décharger.»