Cela s'est passé, il y a quelques années, dira Asma, une jeune maman, qui avait accouché d'un petit garçon. «J'ai accouché de mon bébé vers 2h du matin. Dès mon arrivée, j'ai été dirigée en salle d'accouchement. J'ai commencé le travail, entourée d'une équipe médicale, sans être capable de reconnaître le médecin gynécologue, des internes et des sages-femmes.» Elle poursuivra : «Quand l'accouchement a eu lieu, on a pris mon bébé comme un lapin suspendu par ses pieds sans couvertures dans une autre salle, sans aucune protection.» Ce qui a aussi marqué Asma, c'est que l'équipe médicale l'a abandonnée sur la table d'accouchement. Elle a pu se déplacer grâce à l'assistance d'une femme de ménage de passage dans la salle d'accouchement pour nettoyer. «Elle m'a aidée à me relever et m'a accompagnée jusqu'au lit. Un lit que je partageais avec une parturiente et son bébé dans les bras» . Sur le coup, elle ne s'est pas posé la question, mais, «avec le temps, je me suis demandée si cette femme respectait les mesures d'hygiène et est-ce qu'il était de ses prérogatives de me conduire dans mon lit. Ce n'est, en principe, pas la tâche de l'infirmière ? J'ai été exposée à une absence d'hygiène, au-delà du geste humanitaire de cette femme», a-t-elle dénoncé. Pis encore, le lendemain le médecin l'a consultée, sans gants, juste après une autre parturiente. Prise de panique, Asma a, dès sa sortie de l'hôpital, refait son test HIV car elle avait peur de la contamination. Dans ce même service, Asma a vu «le personnel jeter le consommable à même le sol ainsi que des seringues et du coton dans le même sac, avec d'autres ordures au vu et au su de tous. Les sacs étaient exposés à l'air». Cette année-là, précise Asma, une parente ainsi qu'une voisine ont perdu leur bébé au sein de l'unité de néonatalogie du même hôpital.