Déclarations - Lors d'une conférence de presse animée, hier, à Rabat, en marge de la tenue du 12e festival Mawazine, rythmes du monde qui a ouvert le 24 mai et qui se clôturera le 1er juin, cheb Mami a estimé que le raï «n'est pas mort». Pour lui, il a seulement besoin de «rivalité artistique» entre les chanteurs et du renouveau dans la recherche pour se relancer et retrouver la place qui est la sienne sur la scène musicale internationale. «Non le raï n'est pas mort. Il souffre du manque de rivalité artistique entre les chanteurs notamment ceux qui l'ont porté à ses débuts jusqu'à devenir une musique internationale. Il faut que cette rivalité dans la recherche revienne pour relancer ce genre musical et retrouver la place qui est la sienne», a-t-il déclaré. Mami qui était absent de la scène musicale en raison d'une affaire privée, a formulé le vœu de voir son prochain album contribuer à la relance de cette rivalité artistique en citant, à titre d'exemple, les chanteurs Khaled et Sahraoui pour donner un nouveau souffle dans la recherche musicale au profit du public. «Aujourd'hui, les chanteurs du raï sont tombés dans la facilité grâce aux moyens technologiques des studios d'enregistrement», a-t-il fait remarquer, considérant qu'il n'y avait ni recherche ni nouveauté, mais juste des chansons qui se ressemblent. A une question sur la place de l'émigration dans le rayonnement du raï, il a souligné qu'à la faveur du public émigré, ce genre à pu attirer des fans en Europe avant de devenir international lui permettant d'enregistrer plusieurs duos avec des chanteurs de renommée mondiale particulièrement avec l'Anglais Sting avec qui il a produit ‘Désert Rose' qui a eu un énorme succès. S'agissant des sujets abordés dans ses chansons, il a indiqué que chacune d'elles racontait un épisode de sa vie. Plus tard, dans la soirée, cheb Mami a donné dans la capitale marocaine un concert époustouflant digne de sa réputation d'artiste à la voix d'or et à une énergie débordante sur scène, séduisant un public conquis dès l'interprétation de sa première chanson ‘Zwit Rwit', un clin d'œil au chanteur Idir. Accompagné d'un merveilleux orchestre qui a parfaitement exécuté les différents rythmes où l'on reconnaît les influences musicales mondiales (word music), Mami, en très grande forme, a interprété une quinzaine de ses célèbres tubes, repris en chœur par les quelque 30 000 personnes présentes à cette soirée. Le public rbati qui dansait et chantait à chacune de ses chansons, entre autres, ‘Lazreg Saani', ‘Saïda', ‘Meli Meli Hakda', ‘Adouh Aliya poulicia', ‘Koum Tara', était en parfaite communion avec le chanteur. Durant une heure et demie, Mami qui a bénéficié, pour la circonstance, d'une excellente sonorisation et d'un jeu de lumière, à la hauteur de l'événement, a prouvé que le raï, en étant basé sur le sérieux, la recherche et l'innovation avait toute sa place parmi les autres genres musicaux, à l'échelle internationale, surtout lorsqu'il est porté par des artistes de sa trempe. Le public, en majorité des jeunes des deux sexes, a certainement assisté à une soirée mémorable qui a pris fin par la célèbre chanson ‘Al Ouali' un autre clin d'œil à l'auteur compositeur Djamel Allam.