Dérobade Le CGP irakien a contourné la décision des Nations unies quant au choix des membres du gouvernement intérimaire. Les Nations unies ont accueilli favorablement, hier, le choix d'Iyad Allaoui comme Premier ministre irakien par le Conseil de gouvernement provisoire, en reconnaissant avoir été prises de court. L'annonce faite à Bagdad a provoqué une certaine confusion au siège de l'ONU, dont le porte-parole a indiqué qu'elle ne correspondait pas à ce qui avait été prévu pour le processus de sélection du gouvernement intérimaire. «Nous ne pensions pas que cela se passerait comme cela», a reconnu Fred Eckhard. La première réaction de l'ONU a été d'exprimer sa prudence. Le porte-parole a ainsi déclaré que l'envoyé spécial de l'ONU Lakhdar Brahimi, chargé de proposer les noms des nouveaux dirigeants irakiens, «respectait» la proposition du Conseil. Il «respecte cette décision et il est prêt à travailler avec cette personnalité» pour sélectionner le gouvernement intérimaire, a ajouté M. Eckhard, sans préciser si M. Brahimi avait approuvé cette proposition. «Je suppose que le choix d'aujourd'hui tiendra, mais le processus n'est pas encore terminé», a-t-il précisé, soulignant que M. Brahimi allait rencontrer M. Allaoui pour discuter des autres postes gouvernementaux. Dans un autre communiqué diffusé, hier, dans la soirée, le troisième de la journée sur cette question, M. Eckhard a déclaré qu'il n'y avait «pas de malentendu» sur le soutien de M. Brahimi à M. Allaoui. L?envoyé spécial de l?ONU, qui mène depuis plusieurs semaines des contacts avec les différents partis, responsables et dignitaires irakiens pour mettre sur pied le gouvernement intérimaire de l'après-coalition, ne s'est pas exprimé hier. Le nom du chiite Iyad Allaoui, membre du Conseil de gouvernement, était cité comme l'un des Premiers ministres possibles. Cet ancien baâthiste de 58 ans, devenu opposant à Saddam Hussein, est le président du Mouvement de l'Entente nationale, un parti participant au Conseil transitoire. M. Eckhard a souligné que M. Allaoui, comme tout autre candidat, devrait bénéficier du soutien du peuple irakien. «Les Irakiens ont l'air d'être d'accord sur ce candidat, si c'est le cas, M. Brahimi est prêt à travailler avec ce candidat», a-t-il encore dit. Le président américain George W. Bush avait réaffirmé, hier, en recevant le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, que Washington s'en remettait à M. Brahimi pour former le gouvernement transitoire. «J'ai dit au Premier ministre que notre gouvernement et notre coalition allaient transférer une souveraineté totale à un gouvernement irakien choisi par M. Brahimi», a-t-il déclaré. M. Brahimi a suggéré, mardi, que la liste du futur gouvernement intérimaire soit soumise à l'approbation des Nations unies.