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Coup de théâtre à Bagdad
GOUVERNEMENT INTERIMAIRE IRAKIEN
Publié dans L'Expression le 30 - 05 - 2004

L'administrateur en chef américain, Paul Bremer, a mis l'émissaire spécial de l'ONU Lakhdar Brahimi devant le fait accompli.
En annonçant la nomination du chiite Iyad Allaoui, membre de l'actuel Conseil transitoire, Premier ministre du futur gouvernement intérimaire irakien, l'administrateur en chef américain a coupé l'herbe sous le pied de l'envoyé spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, qui se voit ainsi court-circuité, alors qu'il tente depuis un mois de trouver un compromis entre les différentes composantes des cercles politiques irakiens pour établir la liste du gouvernement auquel la coalition devrait transférer la souveraineté. Ce coup de théâtre, inattendu en fait, a pris au dépourvu l'ONU comme l'indique la prudence dont a fait montre, en l'absence de M.Brahimi, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Fred Eckhard, qui a toutefois estimé que cette désignation ne correspondait pas «à ce qui avait été prévu pour le processus de sélection du gouvernement (intérimaire irakien)». C'est Paul Bremer qui a exigé, vendredi, que le Conseil transitoire désigne immédiatement un Premier ministre. Ce qui fut fait, en la personne de Iyad Allaoui, membre du Conseil transitoire, qui eut l'aval de l'administrateur américain. De fait, cette mission accomplie, M.Bremer a quitté la salle sans attendre M.Brahimi qui arrivera quelques minutes plus tard. Outre M.Allaoui, le Conseil transitoire, semble avoir désigné Adnane Pachachi, un sunnite, comme président du gouvernement intérimaire, assisté par deux vice-présidents, le chiite Ibrahim Jaafri et le kurde, Roj Nouri Shawis, tous membres de l'actuel Conseil transitoire. On prend les mêmes et on recommence. Un responsable irakien commentant le dernier développement de la situation, indique que la nouvelle donne va «à l'encontre du plan de M.Brahimi qui voulait constituer un nouvel exécutif qui soit le fruit des consultations et qui n'apparaisse pas comme une nomination de la coalition comme c'était le cas pour les ministres et le Conseil de gouvernement actuels» estimant qu' «il y a un risque que ce nouvel exécutif soit peut crédible comme l'est l'actuel». C'est le cas de le dire, d'autant plus que le Conseil transitoire, qui a largement montré son incapacité, durant l'année où il assuma le pouvoir, ne semble pas aujourd'hui le plus qualifié pour prendre en charge l'avenir de l'Irak. Ce que craignait Lakhdar Brahimi s'est ainsi vérifié, si l'on excipe du fait qu'il a déclaré récemment qu'il était préférable que le gouvernement intérimaire irakien ait l'aval de l'ONU, ayant, à l'évidence, à l'esprit la légitimité future, au plan international, du nouveau cabinet provisoire irakien. Cet espoir semble avoir été réduit à néant par les derniers développements autour d'un gouvernement irakien plus que jamais introuvable. Autant dire que tout le «montage» politique que M Brahimi s'est évertué à mettre au point, est soit devenu caduc, lorsque un autre membre de l'actuel Conseil transitoire, M.Osmane affirme, une «décision finale sera prise aujourd'hui (hier)» indiquant : «Une liste des ministres a déjà été établie. Allaoui l'examinera, ainsi que Bremer et Brahimi, et on aura une annonce aujourd'hui (hier) ou demain (aujourd'hui) au maximum». Autant dire que l'on s'attendait à ce que M.Brahimi entérine une décision prise ailleurs lui octroyant ainsi la couverture des Nations unies. A l'ONU, c'est un peu la surprise et Fred Eckhard ne cacha pas qu'aux Nations unies on ne pensait pas «que cela se passerait comme cela». Toutefois M.Eckhard a indiqué que M.Brahimi «respectait» la proposition du Conseil, sans préciser cependant si l'envoyé spécial de l'ONU avait approuvé ladite proposition, qui, en fait, lui force la main. M.Eckhard souligne par ailleurs que «les Irakiens ont l'air d'être d'accord sur ce candidat (cf; M Allaoui), si c'est le cas, M.Brahimi est prêt à travailler avec ce candidat». En fait, ce «coup de force» de M Bremer, qui garde ainsi la haute main sur le gouvernement irakien-, fait plus que jamais douter de la réalité de la souveraineté que la coalition compte transférer aux Irakiens. En enjoignant au Conseil transitoire de désigner un Premier ministre, l'administrateur en chef américain, a en fait surtout relativisé le projet de résolution déposé au Conseil de sécurité, lundi dernier, par la coalition américano-britannique laquelle cherche à le faire entériner par la communauté internationale, au moment même où la coalition traverse une situation difficile avec la recrudescence de la violence en Irak, notamment dans le pays chiite. En fait les développements intervenus dans la mise en oeuvre d'un gouvernement intérimaire, contredisent totalement les affirmations du président Bush, tant dans sa déclaration de lundi dernier, à propos de la constitution de ce cabinet et du transfert de souveraineté, que ce qu'il disait, hier encore, au Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, lorsque M. Bush affirme. «J'ai dit au Premier ministre que notre gouvernement et notre coalition allaient transférer une souveraineté totale à un gouvernement choisi par M. Brahimi». Or, il apparaît bien que ce gouvernement, dont les principaux responsables sont déjà désignés - avec l'accord de l'administrateur américain de l'Irak - ne soit déjà plus celui concocté par l'envoyé spécial de l'ONU en Irak. Cela d'autant plus que l'émissaire onusien a laissé entendre, mardi, que la liste du nouveau gouvernement intérimaire serait soumise pour approbation au Conseil de sécurité de l'ONU. Cela aurait été, pourtant, la meilleure chose qui pouvait arriver aux Irakiens que de se libérer du tête-à-tête avec la coalition et singulièrement avec les Etats-Unis, qui veulent «démocratiser» le pays au pas de charge. En réalité le scepticisme avec lequel la communauté internationale avait accueilli lundi le discours du président Bush, et le projet de résolution sur l'Irak, quant à un transfert réel de souveraineté aux Irakiens, est quelque part conforté par l'ingérence de l'administrateur en chef américain, Paul Bremer, dans la médiation de l'envoyé spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi.

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