Evénement - «Pour une fête de cerises utile». Tel est le thème de la 8e édition de la fête de la cerise qui débute ce mardi matin, au centre culturel Ahcène-Mezani à Larbaâ Nath Irathen, à 25 km au sud de Tizi Ouzou. Cette fête, à la fois agricole et culturelle, est à mettre à l'actif de la commune de Larbaâ Nath Irathen, en collaboration avec la Direction de la culture de la wilaya de Tizi ouzou. Du volet scientifique qui sera marqué par des conférences sur ce fruit dit «fruit des rois», en passant par des animations folkloriques, artistiques et sportives, à la vente des cerises ou encore des expositions-vente de produits du terroir comme le miel, la vannerie, le tapis etc, cette fête qui prendra fin demain, soit deux jours seulement en raison du manque de moyens, sera aussi l'occasion de se pencher une nouvelle fois sur la culture du cerisier, cet arbre qui ne cesse de reculer depuis les années 1980. La localité de Larbaâ Nath Irathen est très connue pour sa cerisaie, bien que cette dernière ait rétréci comme une peau de chagrin au point que seulement 85 hectares sont exploités de nos jours sur les 384 que compte cette région, ce qui donne pour la présente récolte une production de 20 quintaux à l'hectare. Le recul de la cerisaie en Kabylie est dû essentiellement à ce parasite appelé capnoïde qui cause de vrais ravages. Du coup, c'est le prix de ce fruit qui prend des ailes. Hier, deux variétés, à savoir l'«Akoran» et le «Bigarreau» étaient proposées, respectivement, à 650 dinars et 700 dinars le kilogramme. On croit savoir que la cerise a été introduite pour la première fois à l'ex-Fort National (Larbaâ Nath Irathen), en 1918, par un missionnaire catholique et les cerisiers ont peu à peu remplacé les pieds de vigne à travers les vergers de toute la région. Outre Larbaâ Nath Irathen, un autre village de la Haute Kabylie, à savoir celui d'Ath Alloua, dans la commune montagneuse d'Iboudrarène, à environ 50 km au sud de Tizi Ouzou, a aussi institué sa propre fête du fruit rouge. Outre ces deux localités connues pour la culture de ce fruit, on citera aussi celle de Aïn El-Hammam avec 320 ha et Irdjen avec 246 ha et, à un degré moindre, Ath Ziki et Ath Aïssa Mimoun où la culture du cerisier demeure au niveau de certains villages du flanc Ouest. On rappellera que la wilaya de Tizi Ouzou comptait pas moins de 300 000 ha de cerisiers dont il ne reste aujourd'hui que quelque 1 196 ha et dont 911 seulement sont productifs. Il y a trois années, et afin de revaloriser la culture de la cerise, un programme de plantation de 12 400 ha a à travers plusieurs localités a été initié par la Direction de l'agriculture de la wilaya. Mais ce dernier n'a pas eu d'effet sur le terrain.