Rendez-vous - La 11e édition des Journées cinématographiques de Béjaïa, organisées par l'association «Project'heurts», a débuté samedi et ce, jusqu'au 14 juin. «Notre association a pour objectif, en organisant ces journées, de promouvoir le cinéma, d'offrir aux cinéphiles la possibilité d'aller voir un film, de rencontrer un réalisateur et de débattre sur le cinéma. C'est aussi pour aider les professionnels du cinéma à réfléchir le cinéma et à en débattre? Estimant ce chantier très vaste, il ne pourra pas, selon lui, être résolu en dix éditions», dira Abdenour Hochiche le président de l'association, et d'ajouter : «Cette promotion du cinéma se fait tout au long de l'année, pas uniquement à l'occasion de ces Journées. Notre travail s'inscrit alors dans la durée.» M. Hochiche souligne : «Il s'agit, mais d'une manière très modeste, d'une réponse à ceux qui considèrent que les Algériens ne s'intéressent pas à la culture. Ces journées, à l'instar des ciné-clubs que nous initions durant l'année, démontrent l'existence d'un public, curieux et intelligent, s'intéressant au cinéma. Ce public de cinéphiles évolue d'année en année. Et même s'il n'y a pas de salles de cinéma, il y a des gens qui aiment le cinéma et qui aiment regarder des films.» Ainsi, l'association «Project'heurts» s'évertue, à travers ses différents rendez-vous, à faire revivre le cinéma, à raviver cette passion pour l'image. Cela fait onze années que les Journées cinématographiques de Béjaïa existent, d'où la question qu'en est-il du bilan ? «Le bilan se fait chaque année», dira Abdenour Hochiche, et d'abonder : «Dès la mise en place de cette manifestation, nous nous sommes inscrits dans une dynamique de l'évolution de cette manifestation, et cette évolution répond surtout à ceux qui en profitent, à savoir, en tout premier lieu, le public. Jusqu'à présent, le bilan positif de ces Journées est plutôt positif. Ce qui nous permet de continuer, d'envisager d'autres éditions avec des améliorations, des choses à ajouter, de nouveautés à mettre en place, à l'exemple du Forum où sera débattu le cinéma et, pourquoi pas, sortir avec des résolutions, des propositions.» A la question de savoir s'il n'est pas trop difficile, dans un pays où il n'y a pas de traditions cinématographiques, d'organiser ces Journées, notre interlocuteur répond : «Oui, c'est difficile, mais pas uniquement parce qu'il n'y a pas de productions. La difficulté vient de problèmes bureaucratiques, d'un manque d'infrastructures, de structures d'accueil et de financement, soit de tout un environnement qu'il faut mettre en place pour accueillir des manifestations culturelles de quelque nature que ce soit.» Un moment de partage Pour cette nouvelle édition, 150 films ont été proposés à la commission de programmation. Celle-ci en a retenu 25. Documentaires, courts ou longs métrages, ces films récents datent des trois dernières années. Une forte participation internationale marquera les rencontres de cette année. Des films français, tunisiens, cambodgiens et algériens seront à l'affiche tout au long de cette semaine.Le programme est varié et plusieurs thématiques seront abordées. Revenant sur le choix des films, Samir Ardjoum, directeur artistique, explique : «Les films retenus posent des problématiques et font partie du cinéma curieux qui doute et qui pose ses inquiétudes beaucoup plus que ses certitudes. Ces films correspondent à nos attentes, à ce que nous aimons dans le cinéma, il y a donc irrémédiablement envie de les proposer, de les présenter au public.» S'exprimant sur la ligne éditoriale de ces Journées, Samir Ardjoum dira : «Elle se trouve directement dans l'intitulé de la manifestation, à savoir «rencontre cinématographique», nous aimons un certain cinéma, qui doute, qui réfléchit, qui procure toujours du plaisir, un cinéma pour lequel les spectateurs doivent faire des concessions, en acceptant l'ambiance, l'atmosphère, la manière de regarder le monde, car cela peut les pousser à réfléchir et ainsi arriver à une étape très importante, à savoir la discussion, la réflexion, la rencontre avec le réalisateur.» Cela dit, le choix des films ne s'attarde pas vraiment sur une spécificité cinématographique, sur un genre de film ou sur une thématique précise. «Nous allons à la chasse aux films, nous en recevons, nous les proposons au public pour les partager», renchérit-il.