Résumé de la 32e partie - Les retrouvailles entre le docteur et Christiane se passent le plus naturellement du monde. Ils se parlent comme s'ils s'étaient séparés la veille... Tu as raison, docteur !... Eh bien, apprends que ses ventouses m'ont fait le plus grand bien ! Je me sens déjà guérie ! Quelle merveilleuse infirmière puisqu'il suffit de la voir une fois pour obtenir un pareil résultat ! Cela dit, quand j'ai appris par la rumeur publique que tu avais auprès de toi une assistante, j'ai été un peu intriguée... Maintenant que je l'ai vue, je suis tranquille... — Ne serait-ce pas pour cela que tu l'aurais fait venir hier ? — On ne peut rien te cacher ! — Mais tu pouvais très bien l'apercevoir en ville ! Elle y circule tous les matins... Je vais le moins possible dans «ta» ville. — Elle a été un peu aussi la tienne, Christiane ! — Oui... Je crois que je l'ai aimée quand j'étais ta voisine ! — On dit en ville que cette maison où tu habitais va être démolie. C'est vrai ? — Oui. Je l'ai vendue après la mort de ma tante. Je n'aimais pas ma tante.., toi non plus ! Je n'ai jamais été heureuse dans cette maison ! Je n'étais bien que dans celle de tes parents. L'important est que cette maison-là reste la même, comme ta vieille nounou... A propos, comment va-t-elle, Clémentine ? Elle vieillit un peu, mais à part ça... — Je crois que je lui plaisais ? — À son âge on n'a plus le courage de changer de sentiments ! Alors tu dois toujours lui plaire, bien que nous ne parlions jamais de toi. — Vous m'en voulez, tous les deux ? — Non, Christiane ! Je pense te connaître assez pour savoir que tu ne t'es pas mariée à la légère. — Eh bien, tu te trompes ! Je regrette ce mariage... — Il t'a cependant apporté une foule de choses que je n'aurais pas pu t'offrir. — Il m'a aussi apporté le deuil, Denys... Evidemment, tu ne peux pas le comprendre, mais j'avais beaucoup d'estime pour mon mari. Il fut un grand travailleur et un homme juste. Je suis persuadée que si tu l'avais connu, tu l'aurais apprécié. — Même si j'avais été là, je ne l'aurais certainement pas connu, Christiane, car nous nous serions mariés, toi et moi. — Tu es amer, mais c'est ton droit. Pourquoi j'ai fait cette bêtise ? Parce que tu n'en finissais pas de revenir, Denys... Parce que j'ai été comme tout le monde dans le pays... Parce que j'ai cru que tu ne sortirais jamais de là-bas... Pierre était bon... — Et tu t'es dit : «Celui-là ou un autre»... — C'est un peu cela... Sais-tu ce que c'est que l'attente pour une femme, Denys ? — Figure-toi que je l'ai appris pour un homme, en Prusse-Orientale... — Pardonne-moi. Ça me fait plaisir de te revoir, Denys. — Moi aussi, Christiane... (A suivre...)