Nécessité - Pour que notre capitale retrouve son animation nocturne, les pouvoirs publics doivent s'impliquer par une prise de mesures incitatives au profit des commerçants. Classée parmi les dernières capitales du monde, Alger la blanche se transforme en ville morte au coucher du soleil. C'est dans la perspective de l'animer la nuit qu'une conférence de presse a été organisée hier par l'Union Générale des Commerçants et Artisans de la wilaya d'Alger. Parmi les contraintes énumérées par les commerçants d'Alger, lors des programmes initiés par les gouvernements successifs depuis une vingtaine d'années, on révèle que notre capitale compte plus de 2 000 SDF. A cela s'ajoutent la mendicité, les enfants vendant des cacahuètes et les 30 % des locaux commerciaux d'Alger-Centre qui sont toujours fermés en raison de litiges familiaux ou parce qu'ils relèvent d'entreprises publiques dissoutes. L'UGCA d'Alger qui plaide pour la réouverture de ces locaux, plaide également pour celle des bars et des cybercafés fermés. D'ailleurs ces derniers établissements s'inscrivent au chapitre des loisirs, détente et tourisme. Après une journée chargée, a-t-on justifié, le citoyen a besoin de se délasser et de se défouler. Tous ces points noirs ont été soulevés dans une batterie de propositions au wali le mois dernier. Dans le souci de répondre à la réunion de novembre 2012, présidée par le wali de Sidi M'hamed, «l' UGCA s'est engagée, dans une opération de sensibilisation, à relancer les activités commerciales nocturnes dans la capitale». Selon Sid Ali Boukerrouche, coordinateur du bureau de la wilaya d'Alger, l'initiative de l'animation nocturne d'Alger-centre est bien accueillie par les citoyens, car dira-t-il : «L'union des commerçants est une force de propositions et non un pouvoir exécutif.» Dans cette commune des plus riches, les trottoirs sont défoncés. La nuit, expliquera-t-il, un piéton peut avoir un accident à cause de ces trottoirs. Ce sont tous ces problèmes qui restent à résoudre, car «les commerçants sont prêts à assurer une ouverture jour et nuit si les conditions sont réunies». Dans cette perspective les commerçants d'Alger-centre soulèvent la révision des horaires du transport public des voyageurs et une mise en place de dispositions fiscales et parafiscales à même de les motiver. Selon le conférencier, à Alger-centre, le projet de «la rénovation et de l'embellissement des devantures des magasins a atteint 60%.» Cependant, pour rénover il faut faire appel à des spécialistes, car le tissu urbain est vétuste. Ainsi des blocs se détachant des balcons, mettent les passants en danger. «Il n'est pas raisonnable que les commerçants ayant déjà déboursé des sommes allant de 40 à 50 millions de centimes soient destinataires de mises en demeure», regrettera M. Boukerrouche. Et de préciser : «La capitale appartient à tout le monde.» - La coordination entre les municipalités et l'ensemble des acteurs de la vie sociale et économique pour atteindre les objectifs fixés, est nécessaire. «Les services fiscaux n'ont pas tenu compte des facteurs liés à la décennie noire, car, à ce jour, certains commerçants n'arrivent pas à payer les charges qui remontent à cette époque. Il y a des commerçants qui activent dans le noir, mais le fisc sévit contre les honnêtes commerçants», a martelé M. Boukerrouche. Au sujet de la mort du jeune citoyen à la rue Didouche-Mourad suite à la chute d'une pergola, il demande l'ouverture d'une enquête pour situer les responsabilités.