Décision - L'une des plus importantes décisions prises par le nouveau ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, reste, sans conteste, celle relative à apporter des réaménagements dans le système éducatif existant. Dans ce cadre, plusieurs réunions ont été organisées auxquelles ont participé tous les acteurs concernés. Au final, le ministre a annoncé, fin mai dernier, que la commission de réflexion avait reçu «400 propositions d'aménagements des programmes scolaires». Dix ans de réformes se sont, donc, avérées inefficaces et d'autres mesures devraient être prises dans l'objectif de mettre l'Ecole algérienne sur le bon chemin. Le 20 mars 2013, le ministère de tutelle a publié un rapport contenant les ratages de l'époque de Benbouzid, dont le règne à la tête du secteur a duré, il faut le rappeler, 16 ans. Le contenu des programmes scolaires, l'emploi du temps, les vacances scolaires, le volume en semaines des études, les horaires hebdomadaires et quotidiens, la méthode d'enseignement, les moyens et les coefficients des matières..., représentent, entre autres, les axes principaux de ce document. «Nous nous attelons à trier ces propositions et à apprécier leur pertinence afin de déterminer les aménagements à introduire à la prochaine rentrée scolaire», a déclaré M. Baba Ahmed depuis Tizi Ouzou, en marge du lancement de l'examen de la 5e année primaire. A bien considérer les axes devant être touchés par des changements, on a l'impression que tout ce qui a été fait pendant les années de la fameuse réforme est remis en cause. «Au beau milieu de l'année scolaire, on commençait déjà à parler de modifications et de nouvelles décisions. On dirait que ce secteur est voué à l'instabilité, et les victimes ne sont autres que les enfants devenus, au fil du temps, des cobayes», regrettent certains parents d'élèves. Ces derniers ont peur pour l'avenir de leur progéniture soumise, ces dernières années, à «des essais techniques interminables». De leur côté, les syndicats autonomes du secteur, qui n'ont pas cessé de critiquer les programmes éducatifs et le volume horaire, ajoutant leur «grain de sel» ont pris part à la commission de réflexion. Il est vrai que les revendications financières de ces derniers ont pris le dessus sur l'aspect pédagogique, mais ils ont tenu, tout de même, à apporter leur contribution à la préparation de la prochaine rentrée scolaire. «Si chaque ministre apporte sa propre réforme, on n'en finira plus avec l'instabilité. Ni les enseignants et encore moins les élèves n'auront à tirer profit d'une pareille situation. Nous voulons seulement que nos enfants poursuivent une scolarité tranquillement avec des programmes et des méthodes modernes et efficaces. Ça y est, on en a marre de ces chamboulements perpétuels», lancent des parents d'élèves, sur un ton d'inquiétude. Il y a lieu de rappeler que l'exercice pédagogique qui vient de s'achever a été marqué, également, par la colère des élèves qui ont manifesté leur refus de rejoindre leurs écoles, notamment dans certaines localités de l'est du pays, pour cause d'indisponibilité de chauffage. Cet aspect sera-t-il pris en compte dans la «réforme de la réforme» ?