Résumé de la 5e partie - Faïza et sa mère commencent à trouver la demande en mariage de la famille de Si Nadir bien mystérieuse. La mère en parle à son mari. Saïd après avoir entendu son épouse, sourit et prend son ton le plus calme pour lui répondre et la rassurer : — Vous êtes folles toutes les deux. Vous vous inquiétez pour ce misérable collier en argent ? Moi, il ne m'inquiète pas du tout parce que tout le monde sait que les riches sont avares. C'est d'ailleurs de cette façon qu'ils ont pu devenir riches. Chaque sou qui entre dans leur bourse n'en ressort plus... Le plus important est que Si Nadir et sa famille nous ont honorés de leur présence et qu'ils nous ont invités à déjeuner chez eux, jeudi. Ce sont, là, deux preuves indiscutables de leur intention de prendre notre fille pour leur fils. Faïza est tellement pessimiste qu'elle est soupçonneuse. Je vais la voir pour la rassurer. Bientôt elle se mariera et sera une femme heureuse dans son foyer. La mère se gratte le nez en signe de nervosité et dit à son mari : — Je suis tentée de partager ton optimisme, mais je ne peux m'empêcher de partager l'inquiétude de Faïza, Saïd... — Ah ! Et pourquoi donc ? — Oui... parce qu'il y a quand même un détail qui m'intrigue, et qui devrait t'intriguer toi aussi. — Lequel ? — Tu as remarqué que Djamel est un bel homme : un très bel homme même. Toutes les femmes rêvent de l'épouser. Tu peux me dire... Elle se tait un moment, vérifie que personne ne l'entend et poursuit à voix basse : — Tu peux me dire ce que le fils de Si Nadir trouve à notre fille ? Tu ne vas tout de même pas me dire qu'il a succombé à sa beauté ? A son charme ? Toi et moi savons, hélas, que notre fille n'a pas été gâtée par la nature. Saïd regarde sa femme puis s'exclame en fouettant l'air de ses bras : — Ah ! Vous les femmes ! Il y a des choses que vous ne comprendrez jamais à cause de votre sale caractère qui consiste à trouver tout soupçonneux. Tu n'as jamais entendu dire que l'amour est aveugle ? Ce Djamel trouve notre fille tout à fait à son goût, voilà. Il n'y a pas d'explication à cela. N'as-tu jamais vu des femmes laides mariées à des lions ? — A des lions ? — Oui... Des lions... Je veux dire : des hommes beaux, grands, forts et courageux. Des lions, quoi ! — Si, bien sûr ! Mais généralement, ce sont des femmes qui ont ensorcelé et envoûté les hommes qui leur plaisaient, les obligeant ainsi à les épouser. (A suivre...)