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Suspense
La Corruptrice (47e partie)
Publié dans Info Soir le 03 - 07 - 2013

Résumé de la 46e partie - Le Dr est prêt à avoir l'explication qui s'impose avec Marcelle : ou elle accepte Christiane, ou elle s'en va....
De toute façon je suis perdue. Les preuves sont là, irréfutables... Je les ai rapportées dans ma valise, car il n'y a que moi qui doive les avoir ! Je ne voulais pas les laisser là-bas...
— J'ai un cancer.
— Ecrire ces trois mots est terrible. Ma main tremble... Cette gêne éprouvée quand je respirais, cette oppression depuis des semaines, cette maigreur, ce teint plombé, cette fatigue perpétuelle, c'était donc ça ? Comment Berthet l'a découvert ? Comme il le décèle depuis des années pour tous ceux qui franchissent, anxieux et angoissés, les portes de l'Institut de Villejuif. Mais généralement ceux-là viennent, envoyés par un ou plusieurs spécialistes qui les ont déjà examinés soigneusement. Certes, ils espèrent, ils souhaitent de tout leur cœur que ces premiers médecins se soient trompés, mais ils sont quand même avertis que le péril les menace, que la mort lente les guette... La plupart du temps ils repartent de Villejuif rassurés, car il n'y a que trois pour cent d'entre eux qui ont un véritable cancer : souvent ce ne sont que des tumeurs ordinaires que l'on peut opérer avec toutes chances de succès. Mais, parmi ceux qui sont véritablement atteints, combien guérissent ? Pratiquement aucun. On les prolonge, c'est tout, avec des traitements plus ou moins hasardeux.
— Je suis mieux placée que personne pour connaître par cœur les plus récentes statistiques. En France seule, l'année dernière, 75 128 décès par cancer ont été officiellement enregistrés, soit un taux de 172 pour 100 000 habitants. Les femmes meurent plus du mal que les hommes. Sur le chiffre global que je viens d'écrire, il y a eu 38 858 décès du sexe féminin et 36 270 du sexe masculin. Cela s'explique par le fait que la femme vit en moyenne plus longtemps que l'homme et qu'ainsi un plus grand nombre de femmes sont vivantes à l'âge où le cancer est fréquent.
— Oh ! je sais que le cancer peut se voir à tout âge, bien que sa plus grande fréquence se rencontre entre 40 et 60 ans. On le décèle maintenant chez l'enfant...
— Je ne me fais plus aucune illusion : je suis inopérable et j'en ai encore tout au plus pour quinze ou dix-huit mois, à moins que ne se produise un miracle. Mais je n'ai jamais cru au miracle... Le premier accueil de mon ancien patron fut très cordial : - «C'est très gentil à vous, Marcelle, de revenir nous voir... Etes-vous contente de votre nouvelle situation ?» - «Très contente, monsieur... Le docteur Fortier et moi, nous nous entendons très bien.» - «J'en étais sûr ! Et je suis enchanté que vous soyez revenue après six mois pour m'annoncer cette bonne nouvelle... Mais regardez-moi : savez-vous que vous n'avez pas très bonne mine ?»- «Je le sais, monsieur.» - «Fortier a dû le remarquer ?» - «Oui.» - «Et que vous a-t-il dit ?» - «Rien de précis. Je ne voulais pas me faire examiner par lui. Je n'ai confiance qu'en vous...» - «Vous avez le plus grand tort ! Enfin ! Chacun est libre de choisir son médecin... (A suivre...)


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