Au moment où le Premier ministre exhortait les walis à combattre les maux sociaux dont la corruption qui a pris des proportions alarmantes, les partis de la majorité s'opposent fermement à un débat sur ce fléau. La «normalité» aurait voulu pourtant que ce soit le contraire qui se déroulât, c'est-à-dire que ce soit aux députés qu'incombe la prise en charge de ce problème qui a fini par s'institutionnaliser au point que n'importe quel citoyen cherche d'abord à emprunter les procédures parallèles, celles-là où n'importe quel document administratif ou service public, se paie en dessous de table. Plutôt que de recourir aux formalités d'usage, craignant — légitimement du reste — que celles-ci débouchent sur des fins de non-recevoir. Or, en annulant cet autre débat après que tant d'autres aient été évacués, l'auguste assemblée confirme son rôle de chambre d'enregistrement au service d'un pouvoir exécutif qui lui «commande» de voter à main levée ce qu'il a décidé qu'on vote. Autrement dit, si les députés avaient reçu «l'instruction» de débattre du problème de la corruption, ils l'auraient fait avec zèle. Tout comme d'autres fléaux n'ont jamais fait l'objet d'un quelconque débat, et Dieu seul sait que ce ne sont pas les problèmes qui manquent. Il n'y a qu'à constater comment le trafic de drogue s'est développé à une allure incroyable chez nous et c'est une véritable économie entre les mains de réseaux savamment tissés et étalés dans tout le pays. Pas une seule fois, ce danger qui menace quotidiennement notre tissu social, n'a été évoqué à l'APN. Tout comme la crise de distribution du logement avec des cités entières achevées et qui n'ont pas été livrées aux bénéficiaires par peur de l'émeute, le marché informel, les parkings sauvages, l'Education nationale, les grèves récurrentes, la situation sécuritaire à nos frontières ... n'ont jamais figuré à l'ordre du jour des députés qui préfèrent débattre de la prime de restauration ou de quelque autre avantage de la fonction. A se demander à quoi servent ces «élus» du peuple dont certains se conduisent comme gens de la roture en s'en prenant violemment à des journalistes accrédités. Enfin, de quoi je me mêle? Khelli l'bir beghtah.