Palette - Rehaussées par une esthétique relevée, ces œuvres, de tempérament patriotique, sont considérées comme une référence historique. Une exposition portant sur le thème «Les peintres algériens et la Guerre de libération» se tient au Musée national des beaux-arts. Cette exposition réunit cinquante-sept artistes, soit près de soixante-dix tableaux, réalisés entre 1954 et 2013. Et comme son titre l'indique, elle raconte en art pictural, l'engagement du peuple algérien dans la lutte pour la libération de l'Algérie. Ou encore pour dénoncer les crimes coloniaux perpétrés à l'encontre de la population algérienne. Parmi ces artistes, l'on peut citer, à titre d'exemple, ceux de la première génération, à savoir Mohammed Khadda, Mohamed Issiakhem, Choukri Mesli, Ismaïl Samson... Les peintures présentées sont d'une richesse et d'une diversité tant dans le style (figuratif, abstrait, miniature...) que dans la technique (peinture à l'huile, acrylique, collage...). Toutes sont expressives, porteuses de sens. Elles sont accrocheuses tant elles sont percutantes et persuasives, elles sont révélatrices de façon significative, du militantisme de ces artistes pour l'indépendance de l'Algérie. Rehaussées par une esthétique relevée, ces œuvres, de tempérament patriotique, peuvent être considérées comme une référence historique, servant de documentation aux chercheurs. Même si les scènes sont imaginées, elles restent néanmoins inspirées du vécu, revêtant alors une portée réaliste. C'est un réalisme saisissant qui se dégage de ces œuvres où sont retracés, à travers une large palette d'émotions, des moments forts de la Guerre de libération, à l'exemple de l'appel du 1er Novembre 1954, magnifié dans les toiles complexes de Zerrati Arezki ou encore dans celles, plus abstraites, de Lazhar Hakkar. A ces artistes de la première école s'ajoutent ceux de la nouvelle génération, tels que Djahida Houadef qui, à travers le tableau ‘Je vis à Hassiba', fait revivre la mémoire de cette figure emblématique de la Bataille d'Alger, qui n'est autre que la célèbre Hassiba Benbouali. Là, l'on est dans l'imaginaire de l'artiste pétri par l'Histoire et, surtout, par l'imaginaire collectif. Ce tableau se veut un hommage rendu à la mémoire de celle qui a préféré mourir plutôt que de se rendre aux autorités de l'armée française, sacrifiant ainsi sa vie pour la liberté de l'Algérie. Son engagement, son courage, ses convictions, donc sa foi, tout cela représente un modèle exemplaire de la femme algérienne déterminée et combattante. L'exposition comporte également des illustrations de timbres postaux réalisées par Issiakhem, Benyounès et d'autres ainsi qu'une maquette de sculpture, réalisée en 1963 par Mohamed Louaïl à partir de l'emblème national.