Les salles d?haltérophilie et de culturisme, fort prisées à une époque par la jeunesse d?Oran, sont devenues une chimère. Celles-ci, censées accueillir la plèbe, ont commencé à se rétrécir comme une peau de chagrin. Plusieurs salles de sports se sont volatilisées ne laissant que souvenirs et regrets. Elles se sont muées, tenez-vous bien, en rôtisseries, dépôts de lait ou autres commerces n?ayant aucun lien avec le sport. Ainsi la majorité de la jeunesse d?Oran est livrée à elle-même. Quelques petites salles sont restées fidèles aux adeptes d?Apollon lesquelles pour le moment essayent tant bien que mal de tenir bon avec un matériel dépassé et déphasé et qui ressemble étrangement à celui des? troglodytes. Ne dit-on pas qu?on ne prête qu?aux riches ? En effet, ces nouvelles salles avec tout le bataclan y afférent ont été construites pour une classe bien appropriée, c?est-à-dire celle des nantis, industriels et autres. Les tarifs d?inscription varient mensuellement entre 3 000 et 6 000 DA. Tout y est : matériel high tech, sauna, massage, récupération, etc. Même les salles communales, qui étaient à la disposition des jeunes des quartiers, semblent prendre le pas en mettant la barre très haut pour ne laisser sur place que les moyennes bourses. Exit les écoliers, lycéens et autres chômeurs qui devront fureter ailleurs. En été, ces salles sont louées pour les mariages (on aura tout vu !) et détournées délibérément de leur vocation initiale. Les autorités locales doivent voir de plus près ces biens, car le mal est profond et nos sportifs n?en finissent pas d?être ballottés çà et là au gré des caprices de certains qui croient détenir la bonne formule en mettant en quarantaine cette frange qui ne demande qu?à s?exprimer. Pendant ce temps, les vices, la drogue et les vilenies accaparent le terrain fertile de la déchéance qui semble cette fois prendre des propositions alarmantes. Et dire que la ville d?Oran était l?un des fiefs de la beauté du corps et ce dans un passé encore récent. Les Tahar Mostefaï, Miloud Belarbi et autres doivent se retourner dans leur tombe, eux qui étaient les précurseurs de cette discipline qui n?en finit pas d?être laminée.