Résumé de la 1re partie Entre octobre et novembre 1984, un jeune Martiniquais a étranglé huit femmes âgées dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Lorsqu'il arriva à Toulouse, il eut du mal à s'intégrer à sa nouvelle famille. Gaby, qu'il n'avait jamais vu auparavant, était marié et avait deux enfants. Jusqu'à seize ans, Thierry alla au collège et passa tant bien que mal son Bepc. Il entreprit alors de préparer simultanément un CAP de coiffure et un autre de mécanique et électricité-auto, au Centre de formation des apprentis de Bordelongue. Mais l'adolescent, comme souvent à cet âge, était plus préoccupé par ses virées à mobylette avec ses amis que par ses études. La bande traînait dans les cafés ou les boîtes de nuit, resquillait quand elle le pouvait, se bagarrait : elle fut vite remarquée. Thierry était le seul Noir de la bande, mais il n'en souffrit pas : il se souvint de cette époque comme du «bon temps». Délaissant de plus en plus ses études, il ne passa pas ses CAP. Pendant quelque temps, il vivota faisant du porte-à-porte pour vendre des tableaux. Gaby lui proposa de travailler avec lui, mais Thierry Paulin refusa. Le père et le fils entretenaient des rapports de plus en plus tendus. Dés?uvré, Thierry Paulin se résolut à devancer l'appel. Il commença son service militaire en septembre 1980. A Toulouse, il passa d'abord quelques mois à la caserne de Pérignon, au 14e Rpcs, un régiment de parachutistes, où il fut affecté au salon de coiffure. Malgré son allure de baroudeur, les «bidasses», jamais réputés pour leur tolérance envers l'homosexualité, le rejetèrent. Ce nouvel épisode de sa jeunesse fut encore une période difficile. Le 14 novembre 1982, alors qu'il était en permission, il entra dans une épicerie dont il n?était pas un client régulier, à Toulouse. Il y entra une première fois et engagea une conversation anodine avec l'épicière, âgée de 75 ans. Il ressortit et, dix minutes plus tard, refit irruption dans la boutique, le visage recouvert d?un foulard. Menaçant la vieille dame d'un couteau de boucher, il rafla le contenu de la caisse : 1 400 francs (212,44 euros). Il avait à peine 19 ans. Il fut arrêté rapidement grâce au témoignage de l'épicière, qui l'avait bien évidemment reconnu, et fut interné une semaine à la prison Saint-Michel. Il fut, dès lors, fiché à l'identité judiciaire et jugé le 7 juin 1983 par le tribunal correctionnel de Toulouse. Il écopa de deux ans de prison pour «vol avec violence». Il déclara au juge qu'il avait volé pour pouvoir s'acheter les vêtements qu'il désirait. (à suivre...)