Le talentueux romancier algérien Mohamed Mouleshoul, mondialement connu sous l'appellation «Yasmina Khadra» a exprimé, hier soir, à Oran, un fort enthousiasme pour le cinéma, déclarant : «J'aime toujours écrire pour le cinéma.» Invité à une séance-débat «Autour d'une œuvre» dans le cadre de la 5e édition des rencontres de l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH), l'auteur de la prestigieuse œuvre "L'attentat" a estimé «intéressant de se tourner pleinement vers le 7e art et marquer une petite trêve avec le roman. Histoire d'exceller dans la créativité et de se lancer dans un nouveau créneau artistique». Au passage, Yasmina Khadra a révélé qu'il a consacré deux scénarios, l'un pour le réalisateur algérien Rachid Bouchareb, qu'il compte accompagner dans sa percée cinématographique, déplorant le fait que le film "Ce que le jour doit à la nuit" n'a pas eu l'écho escompté en Algérie. Il a déclaré, dans ce sens, «le cinéma chez nous est a la traîne. Au lieu de plaider pour l'ouverture de salles de cinéma, certains s'attaquent à l'initiative». Abordant son expérience éditoriale, l'orateur a fustigé certains réseaux qui s'opposent à l'émergence de talents algériens, qui n'arrivent pas à intéresser le monde. «Le talent, il faut le défendre», a-t-il affirmé faisant allusion à des lobbysmes ou ce qu'il a appelé «parisianisme». A titre illustratif, il a indiqué qu'il a financé trois romans d'écrivains algériens, sans pour autant réussir à les hisser plus haut. «Le monde éditorial n'a rien laissé aux débutants», a-t-il conclu. Commentant les traductions de ses œuvres, Yasmina Khadra estime que «c'est généralement bon, comme l'atteste le succès qu'elles ont remporté». Faisant part de ses projets, il a annoncé la parution de son nouvel ouvrage "Les anges meurent de nos blessures" au mois d'août prochain. Un autre roman paraîtra l'année prochaine, a-t-il ajouté.