Diagnostic - «Si la ville est malade c'est parce que l'environnement n'est pas adapté», a déclaré, hier, l'architecte Halim Faidi en marge d'une réunion sur la gestion de la ville. «Moi j'aurais souhaité qu'il y ait une piscine dans chaque ville, une vraie bibliothèque avec des vrais livres par commune. Ce sont, ces phénomènes sociaux et de concertation sur lesquels finalement il faut se baser pour la promotion de nos villes». Il est impératif de faire participer tout le monde même la population pour une meilleure gestion de nos villes. Faisant un état des lieux de nos villes, il dira que la plupart de nos immeubles ne sont pas conformes aux normes et règles générales d'aménagement et d'urbanisme. Il faut d'abord apprendre à respecter les règles du patrimoine urbanistique. Cet expert a remis en cause les constructions d'«urgence», où on fait intervenir les sociétés étrangères de construction en l'occurrence les Chinois. Le problème qui se pose, pour lui, c'est qu'il n'y a ni transfert technologique ni formation. Par ailleurs, cet expert soulève le problème lié à absence de concertation entre les différents acteurs de la gestion de la ville. Le chaos produit depuis l'Indépendance jusqu'au jour d'aujourd'hui est le fruit d'une politique défaillante et non efficiente en matière de vision et de moyens. La gestion de la ville est une question centrale puisqu'elle réunit tous les domaines de la vie : emploi, santé, culture, loisir, logement... Il faut se concerter davantage quand on sait qu'on continue en Algérie à construire des milliers de logements sans le moindre développement du cadre de vie de la population. La question qu'ont doit se poser c'est qu'il faut en plus d'un cadre réglementaire, arrêter de construire ces cités dortoirs. Le mauvais exemple à donner est celui de la nouvelle ville Ali-Mendjeli (Constantine). Il faut un chef d'orchestre pour promouvoir nos villes. C'est un projet de société que nous allons construire ensemble avec la population, ce n'est pas seulement un projet immobilier. Mais, aussi, il faut répondre à ces questions : Quel est notre modèle de société ? notre modèle culturel pour projeter l'Algérie dans 50 ans ? L'implication des élus est extrêmement importante puisqu'ils sont les intermédiaires entre les décisions politiques et celles qui seront prises sur le terrain. Une cité, c'est certes des logements, mais aussi des parcs, des espaces verts, des lieux de détente, de culture. Or, chez nous, une cité c'est d'abord un lieu de stress. Un stress de plus en plus difficile à gérer et aux dégâts incalculables.