Résumé n Alors que Mahfoud est en train de consulter le téléphone de son vieux père, ce dernier rentre plus tôt que prévu et surprend son fils avec son téléphone à la main. Le vieux Hadj Tahar regarde son fils puis sa belle-fille. — Vous avez appelé Gnina 1 ? Vous m'espionnez, hein ? Vous n'avez pas honte... — Non, papa nous ne t'espionnons pas ; nous voulions juste savoir si tu n'avais pas de problèmes que tu nous cachais parce que je sais que tu n'aimes pas nous angoisser avec tes soucis, alors que des soucis, tu dois en avoir. — Quoi ? Tu essaies de me baratiner, Mahfoud ? C'est moi qui t'ai élevé et je sais ce qu'il y a dans ta tête et avant même que tu n'ouvres la bouche je sais ce que tu vas dire... Le téléphone du vieil homme sonne et celui-ci le porte à son oreille gauche, celle avec laquelle il entend le mieux. Mahfoud et sa femme allaient sortir de la chambre pour qu'il soit à l'aise, mais il les interpelle : — Ne vous en allez pas...nous avons une petite discussion...j'en ai pour quelques secondes avec Gnina1...Bonsoir Gnina1. Quelqu'un t'a appelé au sujet du portefeuille que j'ai laissé chez toi ? Combien de fois dois-je te répondre que je n'oublie jamais rien chez les gens... Si tu as trouvé mon portefeuille chez toi c'est que j'ai voulu te le donner. Tu as bien regardé, il ne contenait que de l'argent ? Il n'y avait pas de papiers administratifs, ni ma carte d'identité, ni ma carte Chifa, ni ma carte de groupage... Il n'y avait que de l'argent : dix billets de mille dinars ? Ils sont à toi ! Pendant que le vieil homme parlait, Mahfoud et son épouse n'ont cessé de se regarder, l'esprit en proie à un indescriptible étonnement. Une fois que le vieil homme raccroche, son fils, tête baissée, lui dit : — Père, avec tout le respect que je te dois, ce que tu fais là est mauvais ! — Parce que maintenant, ya boukhnouna, tu sais ce qui est bon et ce qui est mauvais. A suivre Yahia Bedjaoui