Suspicion - Alors que rien n'indique que l'état des avions de la compagnie puisse être incriminé, l'attention des experts se penche sur le commandant Kedir... Le commandant Kedir n'est pas seulement considéré comme un as de l'aviation égyptienne, mais aussi comme un héros national, pour ses exploits lors de la Guerre d'octobre (1973). Pendant sa carrière, il a piloté des chasseurs à réaction et des avions de transport de toutes sortes. Il comptait plus de 700 heures de vol et 2 000 heures en tant qu'instructeur. Tout indique donc qu'il était un pilote hors pair. Les boîtes noires de l'appareil étant toujours quelque part au fond de la mer Rouge, les enquêteurs se demandent si ce pilote d'exception n'a pas tenté de sauver un avion en mauvais état. A ce stade les enquêteurs ignorent toujours ce qui a causé le crash du vol 604 de la compagnie Flash Airlines, et causé la mort de 148 personnes. En tentant de comprendre pourquoi l'avion s'était écrasé, ils ont mis en lumière une série de problèmes au sein de la compagnie aérienne, mais prouver que l'avion avait des problèmes techniques est quasiment impossible. L'essentiel de l'épave a coulé et les boîtes noires n'ont toujours pas été retrouvées. «Lorsqu'un avion s'écrase en mer, on redoute toujours que l'enregistreur phonique et l'enregistreur de paramètres ne soient pas retrouvés. Ces deux appareils nous donnent une très bonne image du vol. Ne pas les avoir complique fortement le travail des enquêteurs», explique un des experts. Après plusieurs jours, un navire de recherche français localise enfin le signal émis par les boîtes noires. Un robot est aussitôt envoyé à plus de 1 000 mètres de profondeur. La violence de l'impact a disséminé les morceaux dans un périmètre très vaste. Une semaine après le drame, les deux enregistreurs sont remontés. Les enquêteurs disposent enfin d'indices exploitables. L'équipe franco-américano-égyptienne examine les appareils dans un laboratoire du Caire. La découverte des deux boîtes noires marque la fin des opérations de recherches. Le reste de l'épave est en effet trop profondément échoué pour être récupéré. Poursuivre les recherches serait trop coûteux. Sans l'épave les enquêteurs doivent se concentrer sur les boîtes noires. Ils espèrent qu'elles vont leur permettre de reconstituer les dernières minutes du vol 604. Et même si cela peut sembler difficile à concrétiser, les experts ne disposent d'aucun autre moyen d'expliquer aux familles des victimes et au monde les raisons de ce désastre...