Résumé de la 86e partie - Le docteur essaie de convaincre M. Deval qu'il n'a jamais dit à Mme Boitard qu'elle avait un cancer du sein... Vous êtes habile, docteur ! Vous vous défendez ! Mais j'irai jusqu'au bout ! Je vais porter cette lettre à la police... Vous serez convoqué par le Conseil des Médecins devant lequel vous pourrez ressortir tous vos beaux arguments ! J'exigerai que l'enquête soit menée jusqu'à ce que vous soyez rayé de votre profession et incarcéré comme criminel. Pour moi vous êtes un assassin ! — Vous ferez ce que vous voudrez, lieutenant. Mais ne craignez-vous pas le scandale qui rejaillira sur vous ? Tenez-vous vraiment à ce que votre liaison, dont personne ici n'a eu la preuve, soit étalée au grand jour ? — Qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse, maintenant que j'ai perdu Jeanne ? — Vous ne respectez même pas la mémoire d'une morte ? —Des grands mots ! — Vous ne pensez pas non plus à son mari ? Maître Boitard qui est l'un de vos amis, je crois ? qui vous recevait chez lui sans se douter du rôle que vous jouiez dans la vie de sa femme ? en somme un homme qui vous a toujours fait confiance et que vous avez trompé ? un homme que j'ai vu ce matin et dont la douleur est certainement plus profonde que la vôtre ? un honnête homme aussi, respectueux de la loi et du bien d'autrui, qui va avoir à supporter seul tout le poids de la honte répandue dans sa vie par un suicide ? un homme dont la situation va être ruinée ? qui sera sans doute obligé de quitter la ville quand la clientèle se détachera de son étude ? Vous n'avez pas pensé à tout cela, jeune homme, parce qu'au fond vous n'êtes qu'un égoïste qui accuse injustement pour pouvoir tirer plus aisément son épingle du jeu ! — Nous n'avons plus rien à nous dire, docteur. — C'est également mon avis.., sauf une chose ! Cette grosseur sous-mammaire, vous ne pouviez pas ne pas l'avoir remarquée, vous aussi ? — En effet... Quand je pense que c'est même moi qui ai conseillé à Jeanne d'aller vous voir lorsque j'ai vu que ça ne s'améliorait pas ! — Et quand elle est revenue de sa consultation chez moi, que vous a-t-elle dit ? — Rien... Elle a éludé mes questions. Par votre faute elle devait croire à la gravité de son état et sans doute n'a-t-elle pas voulu m'affoler ? — Mais je vous répète lui avoir dit qu'elle n'avait aucune crainte à avoir ! — Je ne vous crois pas. — Votre chagrin très réel, auquel je compatis sincèrement, vous empêche de voir clair... C'est très compréhensible et je ne vous en veux nullement de mettre ainsi en doute ma conscience professionnelle. Avant que vous ne partiez, je tiens à vous dire que mon plus grand regret est que vous ne soyez pas venu me trouver plus tôt pour me confier que vous sentiez Mme Boitard inquiète depuis la visite qu'elle m'avait faite. (A suivre...)