Fait - Il est à rappeler qu'en termes de légalité internationale, «la route de l'ONU reste fermée» en raison de l'opposition de la Russie et de la Chine. Barack Obama a réuni ces deux derniers jours à la Maison-Blanche ses plus hauts responsables diplomatiques, militaires et du renseignement et a parlé avec son allié britannique, le Premier ministre David Cameron. Les deux hommes sont convenus d'apporter «une réponse sérieuse de la communauté internationale» aux agissements de la Syrie et ont examiné les possibles options militaires. Sur le terrain, le Pentagone a positionné ses forces, y compris des navires de guerre armés de missiles de croisière en Méditerranée, et «toutes les options sont préparées (si le président Obama) décidait de choisir l'une d'elles», a prévenu le ministre de la Défense Chuck Hagel. Son collègue à la tête du département d'Etat, John Kerry, a passé ces quatre derniers jours pendu au téléphone avec une vingtaine des ses homologues européens et arabes, y compris avec le Syrien Walid Mouallem. Mais un éventuel recours à la force par les Etats-Unis manque d'une «stratégie plus large». Si une opération devait être menée contre Damas, il faudrait «l'appuyer avec une diplomatie solide» à l'égard des pays de la région. Il est à rappeler en effet qu'en termes de légalité internationale, «la route de l'ONU reste fermée» en raison de l'opposition de la Russie et de la Chine. Toujours dans le cadre des consultations en vue d'une action commune, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a téléphoné hier au secrétaire général de l'ONU et à ses homologues britannique, français, canadien et russe pour leur dire avoir «très peu de doutes» quant à l'usage d'armes chimiques par Damas le 21 août. D'après ce responsable du département d'Etat, M. Kerry a souligné auprès de Ban Ki-moon, William Hague, Laurent Fabius, John Baird et Sergueï Lavrov que «si le régime syrien voulait prouver au monde qu'il n'avait pas eu recours à des armes chimiques au cours de cet incident, il aurait cessé ses bombardements dans cette zone et offert un accès immédiat à l'ONU il y a cinq jours». En outre, pour ce responsable, le feu vert de la Syrie pour une enquête de l'ONU arrive «trop tard pour être crédible, notamment parce que les preuves disponibles ont été largement altérées par les bombardements continus menés par le régime et d'autres actes délibérés ces cinq derniers jours». «La plupart des preuves pourraient avoir été détruites», a insisté le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a, pour sa part, estimé que l'attaque chimique ne faisait plus «aucun doute» et le chef de l'Etat François Hollande a déclaré au Président américain que «tout concordait pour désigner le régime de Damas», tandis que son Premier ministre Jean-Marc Ayrault a dénoncé un «crime contre l'humanité». Tout semble indiquer qu'une fois encore, l'Occident s'en va en guerre pour des motifs en apparence humanitaires mais dont les réelles motivations ne trompent plus personne.