Pause n Obama dit vouloir donner une chance à la diplomatie au moment où la Syrie assure être prête à renoncer à son arsenal chimique sans relâcher la pression sur Damas. A l'issue de 48 heures d'intense activité diplomatique qui ont éloigné la perspective de frappes sur le pays ravagé par la guerre civile, le président américain a jugé, hier, mardi, que la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international constituait un signe «encourageant». «Cette initiative peut permettre de mettre un terme à la menace des armes chimiques sans recourir à la force, en particulier parce que la Russie est l'un des plus puissants alliés d'Assad», a déclaré Obama, tout en reconnaissant qu'il était «trop tôt» pour dire si ce plan aboutira. S'il a demandé au Congrès de ne pas voter immédiatement sur un éventuel recours à la force, le président américain a rappelé que l'option militaire restait sur la table. Obama, qui a dépêché son secrétaire d'Etat, John Kerry, à Genève pour des entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov jeudi, dernier, s'est dit déterminé à maintenir la «pression» sur le régime syrien. De puissants bâtiments de guerre américains équipés de missiles de croisière ont été déployés ces dernières semaines en Méditerranée orientale. «J'ai donné l'ordre à notre armée de garder ses positions actuelles, pour maintenir la pression sur Assad et afin d'être prête à réagir si la diplomatie échoue», a-t-il prévenu. «Même une attaque limitée ferait passer un message à Assad d'une magnitude qu'aucun autre pays ne peut envoyer», a assuré Obama. Il a aussi renouvelé son engagement à ne pas déployer de troupes au sol et rejeté la comparaison avec l'Irak de 2003. Hier, mardi, le président français s'était de nouveau entretenu avec Barack Obama. Les deux dirigeants sont convenus de «maintenir ouvertes toutes les options sur la Syrie». Quelques heures plus tôt, la Syrie avait affirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères être prête à renoncer à son arsenal chimique. Mais les négociations, qui ont aussitôt débuté, s'annoncent d'ores et déjà extrêmement difficiles. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, initialement prévue hier, mardi, a été reportée sine die à la demande de la Russie. Le président russe a ainsi appelé les Etats-Unis à renoncer au recours à la force en Syrie. «Il est difficile de contraindre la Syrie ou un autre pays à se désarmer de façon unilatérale s'il y a une action militaire en préparation contre ce pays », a-t-il déclaré. Le chef de la diplomatie russe a de son côté jugé «inacceptable» un projet de résolution français qui prévoit le contrôle et le démantèlement des armes chimiques syriennes, la mise en place d'un dispositif d'inspection et de contrôle, et autorise, en dernier recours, l'usage de la force pour contraindre Damas à respecter ses obligations. R. I. / Agences