Résumé de la 3e partie n Malika, 25 ans, est déprimée depuis qu'elle a appris qu'une voisine a été demandée en mariage alors qu'elle est sa cadette de trois ans. Après avoir hésité un petit moment, la mère répondit tout en prenant soin de ne pas employer de mots qui auraient pu mettre en colère son mari : — Je crois qu'elle est en colère parce qu'une de ses amies a été demandée en mariage. — Ah, le mariage ! Le mariage ! Tout le monde en rêve puis au bout d'un certain temps, on se dit wach eddani ! Qu'est-ce qui m'a pris de me marier. Puis il se tut un bon moment ce qui signifiait pour Malika qui l'entendait sans le voir qu'il était en train de boire son café tout en frottant sa langue contre ses lèvres comme il aimait à le faire pour vérifier si le torréfacteur qui le lui avait vendu ne l'avait pas arnaqué. Cette indifférence à son égard poussait Malika à se dire que si elle persistait dans la voie qu'elle avait suivie jusque-là, elle n'avait plus qu'à monter à la terrasse où la fin de son calvaire ne dépendrait plus alors que d'un tout petit peu de folle audace et d'un tout petit saut ! Puis comme si elle venait de recevoir une gifle magistrale, elle sursauta. Voilà maintenant qu'elle disait n'importe quoi ! se dit-elle. Elle avait complètement oublié qu'ils avaient quitté depuis six ans déjà leur grand immeuble de dix étages de la place du 1er-Mai, et que maintenant, elle et sa famille habitaient une luxueuse villa ! Dans son désarroi, elle se surprit à remercier les circonstances qui avaient voulu qu'elle n'habite plus à la place du 1er-Mai. Elle n'aurait peut-être jamais pu résister à la tentation du «petit» saut, au sens propre comme au sens figuré. Soudain, Malika entendit des pas s'approcher de sa chambre. C'étaient ceux de son père, elle les reconnaîtrait parmi des milliers d'autres. Des pas lents, feutrés, à cadence régulière, mesurée, prudente comme chacune des attitudes qu'il adoptait vis-à-vis de chaque transaction commerciale qu'il négociait. Un vrai félin ! La jeune fille lui avait attribué cette caractéristique animalière, parce qu'il était comme un chat. Il avait beau tomber de haut, il réussissait toujours à atteindre le sol, les pattes en avant. Comme elle s'y attendait, son père ne frappa que très doucement à sa porte. Il aimait simuler la tendresse et la douceur qu'il ne connaissait pas. - Ouvre, Malika, c'est moi, ton petit père ! A suivre Tania Hamadi