Résumé de la 4e partie n L'évacuation de l'appareil continue, Johanna Toff est l'un des derniers membres de l'équipage à sortir ne pouvant plus supporter l'épaisse fumée et l'environnement difficilement respirable... Quelques minutes après être sorti de la piste l'avion de British Airtours est dévoré par le feu. «On est sorti du poste de pilotage qui était quasiment intact. En arrivant au sol, on a vu qu'il ne restait plus qu'une épave. L'avion avait été détruit en quelques secondes. C'était horrible», témoigne un membre d'équipage. 54 personnes ont déjà trouvé la mort. Et une autre va décéder à l'hôpital. «On n'avait rien sur le plan physique. Mais nos vies ont changé en quelques heures. Je ne pouvais pas respirer. Même à la porte je ne pouvais pas», explique un passager. «La fumée entrait. Tout le monde s'est levé et a couru vers la sortie. C'était la panique totale», dit une autre. «A cause de la fumée, on ne voyait plus rien ni personne», ajoute-t-elle. Il faut plus de deux heures aux 125 pompiers aux prix de plusieurs blessés pour éteindre le feu. La nouvelle de la catastrophe fait rapidement le tour du monde. Plusieurs membres du gouvernement britannique dont Margareth Thatcher alors Premier ministre s'envolent pour Manchester. «Après un accident aussi terrible, tout le monde est consterné et sous le choc. Chaque aspect du drame va être analysé en détail. Il le faut», explique un journaliste sur place. D'autant que ce que vient de vivre la ville de Manchester n'est pas moins que le quatrième drame de l'année 1985 dans l'aéronautique civile. En juin, un gros porteur d'Air India a explosé au dessus de l'Atlantique faisant l'un des plus lourds bilans de l'histoire de l'aviation civile : 329 morts. Quelques semaines plus tard, 137 personnes sont tuées lorsqu'un autre avion s'écrase à l'aéroport de Dallas au Etats-Unis. Et 10 jours, avant le drame de Manchester où a eu lieu l'accident le plus meurtrier de l'histoire de l'aviation civile n'impliquant qu'un seul avion : le vol 123 de Japan Airlines. Un 747 rempli de passagers a percuté une montagne faisant 520 morts. L'accident de British Airtours ajoute donc 55 victimes à cette liste déjà longue qui fait de 1985 l'année la plus meurtrière de l'aéronautique civile. Autant dire que les passagers sont inquiets. Afin d'expliquer ce qui s'est passé, les plus grands experts sont mobilisés. La tâche est confiée à l'AIB, le bureau d'enquêtes et d'analyses britannique qui envoie une équipe d'enquêteurs pour reconstituer les événements qui ont conduit à la catastrophe... A suivre L. Aït Saïd