Résumé de la 8e partie - A l'écoute de l'enregistreur phonique, les experts découvrent que l'équipage savait pour le problème d'accélération... «Accélération lente du moteur», entendent-ils dans une conversation entre le pilote et son OPL. «Cela date d'avant-hier», entend-on encore. Cette remarque incite le commandant de bord à conclure que le problème a été résolu. «Un commentaire porté sur le livret d'entretien suite à l'avant-dernier vol disait que le moteur accélérait lentement.» Apparemment, cela n'a jamais posé de grosses difficultés. Les techniciens avaient fait leur travail et l'avion avait volé la veille sans problème. Mais le réglage du ralenti n'a rien résolu. Le tube à flamme est toujours fissuré et finit par céder au matin du 22 août. Si la compagnie avait inspecté les tubes à flammes, elle aurait sans doute vite repéré le problème. Les enquêteurs connaissant maintenant l'origine du désastre. La réparation de la crique de fatigue du tube cède au moment où le 737 s'élance. Ejecté du moteur avant, la pièce perfore l'aile gauche provoquant une fuite de carburant qui en s'écoulant sur le réacteur déclenche le sinistre. Des feux moteurs se produisent régulièrement. Mais les enquêteurs ne comprennent toujours pas comment le feu qui s'est déclaré à l'extérieur s'est infiltré en cabine aussi rapidement. Un expert trouve un premier élément de réponse en analysant les photographies prises au moment où l'avion prenait son élan. Il était clair que l'incendie avait connu une phase très dynamique au moment où l'avion prenait de la vitesse sur la piste. Il s'était produit un feu très violent et très tumultueux. Qui avait l'apparence d'un chalumeau dans le sillage de l'appareil. Mais une photographie prise le jour de l'accident suggère une théorie nouvelle. Cette photo diffusée dans la presse montrait l'inverseur de poussée déployé. L'impression général qui se dégageait de ce cliché était que l'inverseur avait découpé le côté du fuselage, comme s'il avait fait office de chalumeau. C'était un moyen d'expliquer comment le feu s'était propagé si rapidement à l'intérieur. Cette photo laissait entendre quelque chose d'absolument énorme. Il y a plusieurs facteurs susceptibles d'arrêter un avion de ligne en plein élan. Avec les freins, ou avec les inverseurs de poussée. Ces derniers orientent les gaz d'échappement vers l'avant. Ce qui permet de ralentir. «On avait l'impression que les inverseurs avaient projeté l'incendie directement contre le fuselage.» (A suivre...)