Le vaccin qui leur a été administré s'est malheureusement avéré incompatible avec leur âge. Visiblement, les scandales dans les hôpitaux commencent à devenir une habitude et les victimes sont souvent des bébés. Après celui du CHU Parnet, c'est au tour cette fois-ci de l'hôpital de Batna qui a évité un drame de justesse. Des sources hospitalières exerçant au niveau de la maternité de N'gaous, dans la wilaya de Batna, ont dévoilé que près d'une cinquantaine de nourrissons ont fait l'objet d'une grave erreur médicale ayant, subitement, conduit à des complications conséquentes, mettant ainsi leur vie en danger. Les mêmes sources ont souligné que les nouveau-nés ont été victimes d'une erreur d'appréciation de diagnostic. En effet, le vaccin qui leur a été administré s'est malheureusement avéré incompatible avec leur cas, à la grande surprise d'une infirmière qui était de permanence ce jour-là. Celle-ci, en procédant à un contrôle, découvrira que le vaccin utilisé contre l'inflammation du foie (HB), était en réalité destiné aux adultes. Incompétence ou négligence, les instances concernées ont dû agir contre vents et marées afin de minimiser de la gravité de la situation. L'infirmière ayant agi sous les ordres du chef du personnel a été suspendue ainsi que ce dernier. Une enquête judiciaire a été diligentée pour déterminer les circonstances exactes de ce scandale, qui vient d'enrichir le registre des erreurs médicales qui ne se comptent plus. Contacté par nos soins, le directeur du secteur sanitaire de la localité de N'gaous, M.Messaoud Boulagroune, a reconnu que le vaccin utilisé était celui pour adulte d'un dosage de 1ml mais, a-t-il tenu à expliquer, les infirmières n'ont utilisé que la moitié c'est-à-dire 0,5ml. Il a révélé par ailleurs la suspension du chef de service maternité ainsi que le chargé des vaccins. «Nous avons consulté après cet incident près de 70% des nourrissons qui ont été vaccinés. Aucun signe alarmant n'a été signalé pour l'instant», nous a-t-il confié. Selon un spécialiste, si les bébés ont été sauvés, c'est bien grâce à une prise en charge rapide. De ce fait, le pire aura été évité de justesse et la localité de N'gaous épargnée d'un véritable drame. Selon le même spécialiste, il s'agit d'un «surdosage» dont les conséquences nécessitent un suivi médical méticuleux afin de débarrasser les nourrissons de cette «overdose» qui aurait pu être fatale, avant d'ajouter que des séquelles ne sont pas à écarter à long terme. Cet incident nous rappelle également d'autres qui l'ont précédé dans différentes wilayas. Le dernier étant celui du décès de 7 bébés à l'hôpital Parnet dont les résultats finaux de l'enquête qui déterminera les causes de la mort ne sont toujours pas rendus publics. Rappelons également les drames qui se sont produits à Djelfa en 2004, où 13 bébés sont décédés et à Mascara lorsque deux ans avant, 7 bébés avaient trouvé la mort à cause d'une mauvaise manipulation d'un produit vaccinal. Des milliers d'enfants sont en outre menacés à Constantine à cause de l'absence du vaccin DTC contre l'hépatite et ce depuis août 2005. Notons que les naissances dans cette wilaya sont de plus de 1200 par année.