1 263 tombes ont en effet été ouvertes sur les passages prévus entre les tombes anciennes. Ce laisser-aller qui a trop duré a fait que ce cimetière est devenu inaccessible aux visiteurs et même aux pompes funèbres. L'Association pour la préservation des cimetières de la wilaya d'Alger (Apca) assure qu'El-Kettar n'est certainement pas le seul puisque les autres cimetières ne sont pas mieux entretenus. Dans une rencontre de sensibilisation sur l'état des cimetières organisée, hier, samedi, l'Apca a dressé un constat désastreux sur l'état des lieux de ces espaces qui nous accueilleront à notre tour un jour ou l'autre. Des incivilités de toutes sortes ont été relevées lors de cette rencontre. L'Apca qui, cette année, a effectué 56 visites dans les différents cimetières que compte la ville d'Alger, a déploré notamment les énormes abandons de gravas par les autoconstructeurs, ainsi que les détritus de différentes natures qui jonchent nos cimetières. L'association fait également remarquer que parmi les 106 cimetières musulmans à Alger, seuls deux ou trois sont, plus ou moins, bien entretenus à l'image de la nécropole de Garidi et de Sidi Yahia. Les autres, à défaut de désherbage, sont envahis par les broussailles L'Apca évoque par la même occasion le vandalisme des tombes dont beaucoup ont leurs plaques de marbre arrachées. Mais aussi les agressions dont sont victimes les visiteurs, ainsi que les intrusions à des fins immorales à l'intérieur de ces espaces censés être des lieux de recueillement. En matière de gardiennage et de sécurité, le président de l'association estime qu'il y a une différence entre les cimetières gérés par l'Entreprise de gestion des pompes funèbres et cimetières (EGPFC)qui dépend de la wilaya et ceux gérés par les APC. «A l'exception du cimetière d'El-Kettar, le gardiennage est assuré convenablement dans tous les cimetières gérés par l'EGPFC qui, de surcroît, sont tous clôturés», affirme Farouk Zergaoui. Ce qui n'est pas le cas pour les cimetières gérés par les APC qui, pour la plupart, sont «dépourvus de gardiennage et dont les salariés de l'APC concernée sont rarement présents. De plus, les portes d'accès sont souvent hors service». Une situation d'abandon qui a facilité les intrusions inopportunes. L'Apca tient néanmoins à rendre hommage à certaines APC, en l'occurrence les assemblées populaires de Zeralda, de Ben Aknoun et d'El-Harrach. Les cimetières dépendant de ces trois communes sont «admirablement gérés et entretenus. Certains sont même pourvus de bancs publics pour le repos et le confort des visiteurs et pour compléter la plénitude psychique, un bassin contenant des poissons rouges», conclut M. Zergaoui.