Résumé de la 4e partie - Alors que le commandant décide d'atterrir, il constate que les problèmes ne se limitent pas aux instruments. L'empennage horizontal de la queue du DC 9 ne bouge effectivement plus... Le commandant utilise alors la partie qui bouge encore, les gouvernes de profondeur pour réduire l'altitude. Mais comme une voiture qui n'a plus de direction assistée, l'avion résiste. Le commandant pousse le volant mais celui-ci exerce une pression contraire d'une vingtaine de kilos. «L'avion est devenu très lourd. J'ai dû me concentrer en totalité sur le pilotage», témoigne le commandant. Une fumée âcre se propage depuis le fond de l'appareil et par les interstices du plafond de la cabine. Comme un nuage, elle plane au-dessus de la tête des passagers. «Cette fumée était incroyablement dense et elle piquait la gorge», indique un rescapé. Il fallait inspirer par tout petit bout sinon on étouffait», ajoute-t-il. Une rescapée indique, pour sa part, qu'elle «voyait la fumée progresser. Elle passait le long des soutes à bagages vers l'avant». L'odeur de plastique brûlé se répand. Utiliser les masques à oxygène pourrait faire empirer la situation. «J'aurais pu faire tomber les masques à oxygène des passagers. Mais c'est interdit. On ne peut les utiliser qu'en cas de compression ou de perte de pression dans la cabine. Pas en cas d'incendie», indique le commandant. Pendant ce temps, passagers et équipage étouffent et ont le plus grand mal à respirer. «J'étais en larmes. Un homme qui était assis à côté de moi, m'a expliqué que si je ne pleurais pas, si je gardais mon calme, si j'arrivais à respirer plus lentement, on économiserait de l'oxygène. Et il m'a dit de ne pas m'inquiéter car le personnel en cabine savait faire face à ce genre de situation», témoigne une jeune rescapée. A son tour, le système de sonorisation cabine est victime des défaillances électriques. Les hôtesses doivent crier pour transmettre leurs consignes. Et il est de plus en plus difficile de respirer. En 1983, expliquer aux passagers comment ouvrir les portes de secours ne fait pas partie des procédures habituelles. Mais compte tenu des circonstances, les hôtesses préfèrent prendre les devants. Lorsque la fumée atteint le poste de pilotage, les difficultés augmentent pour le commandant. Pour la première fois, il contacte l'aéroport de Cincinnati. «Approche. Air Canada 797. Mayday. Nous devons atterrir. Il y a un incendie dans les WC. L'avion se remplit de fumée», indique-t-il. (A suivre...)