Résumé de la 11e partie n Après plusieurs semaines de recherches, les experts découvrent enfin le tueur des 55 passagers du vol 28 de British Airtours en ce 22 août 1985 : la fumée... Pour comprendre pourquoi celle-ci a été aussi toxique, l'expert Edouar Trimbel décide de faire une simulation du sinistre. «On a essayé de reproduire non seulement les gaz produits, mais aussi le niveau de menaces», explique-t-il. Cette fumée mortelle est le résultat de la combustion des matériaux de la cabine. La mousse de siège, la laine des tapis, et tout ce qui était composé de plastique. Tous ces éléments dégagent des émanations toxiques. C'est ce qu'il reproduit en laboratoire. L'expert découvre donc que les passagers du vol 28 ont inhalé une fumée qui contenait un cocktail mortel. Ce dernier se composait, entre autres, d'une grande quantité de monoxyde de carbone et de cyanure d'hydrogène. Reste à savoir si on peut protéger les passagers de ce genre de gaz. «Pour moi, il était très clair que si on ne trouvait par un moyen de protéger le système respiratoire des gaz issus de la combustion, on ne pourrait pas faire grand-chose pour améliorer le pourcentage de survie en cas d'incendie à bord d'un avion», explique l'expert. Pendant cinq semaines les enquêteurs effectuent des dizaines d'essais avec différents filtres. Ils brûlent près de 250 kilos de produits en tout genre pour créer la fumée recherchée et arrivent à la conclusion douloureuse qu'il aurait été possible de sauver des vies. «Il ne fait aucun doute que dans ce genre de situations, lorsque la cabine d'un avion se remplit de gaz émanant de la combustion, les chances de survie augmentent fortement avec le port d'un masque à gaz», explique le rapport d'Edward Trimbel. A bord du vol 28, seuls les membres de l'équipage en avaient, et il ne s'en sont pas servis. Les recherches de l'expert indique que si les passagers en avaient eu, certains auraient survécu. «Il y avait à bord des modèles à filtres qui offrent un très bon niveau de protection dans ce genre de circonstances», indique-t-il. Beaucoup de passagers auraient donc pu survivre, car ils auraient pu respirer pendant plusieurs minutes. «Cela a été très rapide. Quelques minutes se sont écoulées entre le moment où on s'est arrêté sur la piste et où tout a été fini», explique une rescapée. «Certains sont tombés juste à quelques mètres de la porte de sortie. Ils tombaient et ne se relevaient plus», ajoute-t-elle. A suivre L. Aït Saïd