Résumé de la 2e partie - Mais qui est ce tueur fou qui frappe n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, uniquement pour tuer ? Sur le polo blanc de tennisman de la victime, le sang ressort particulièrement bien. Antonio G. était loin d'être un professionnel mais, à trente-cinq ans, il voulait conserver la forme. Il allait tous les samedis disputer une partie ou deux dans le club d'une banlieue résidentielle de Madrid. Ce samedi-là aura été le dernier. Le crime a eu lieu dans les vestiaires. Antonio G. venait de jouer une partie de double dans le cadre d'un tournoi de bienfaisance et c'est dans son sac de sport qu'on a retrouvé la bande de papier, avec la phrase JUSTICE EST FAITE... Le commissaire Lopez est devenu fataliste. À quoi bon se renseigner sur le passé de la victime ? Il va être irréprochable, comme celui des deux autres... Et s'il ne l'est pas, quelle importance ? Même s'il avait un rival assoiffé de sang, un concurrent professionnel prêt à tout, même si la pire organisation terroriste du pays avait juré sa mort, tout ce monde-là devrait être mis hors de cause. C'est l'assassin fou qui a frappé, lui et personne d'autre ! À défaut de mobile, le commissaire Felipe Lopez cherche un témoignage. Mais les partenaires d'Antonio G. étaient trop occupés par le jeu et le directeur du club de tennis n'est pas plus utile à l'enquête. «Malheureusement, n'importe qui ou presque aurait pu faire le coup. — Vous avez suivi la partie ? — Oui. — Vous n'avez remarqué aucun suspect ? Un rôdeur ? — C'est difficile à dire... Comme le court est visible de la rue, il arrive que des gens s'arrêtent quand la partie est de qualité. C'était le cas. Il y avait un petit attroupement. — Et n'importe qui, de la rue, pouvait entrer dans les vestiaires ? — Oui. La grille n'est pas fermée à clé.» C'est désespérant : il n'y a pas d'autre mot ! Dans la presse, ce ne sont que des gros titres exprimant à la fois la peur et la colère. L'assassin fou sème la panique à Madrid, en ces beaux jours de printemps. Et la même question revient sous la plume de tous les journalistes : «Que fait la police ?» La police cherche, et Felipe Lopez avec plus d'acharnement que quiconque. Avec le temps, il est parvenu à deux conclusions, ou plutôt deux intuitions. Premièrement, l'homme est bien fou ; il tue des gens qu'il ne connaît pas, qui ne lui ont rien fait. Mais deuxièmement, il ne frappe pas au hasard. S'il voulait tuer vraiment n'importe qui, il l'aurait fait à des intervalles plus rapprochés et dans des conditions plus faciles pour lui : au milieu d'une foule très dense, dans le métro aux heures d'affluence, par exemple ; ou, au contraire, il aurait attaqué des personnes isolées, comme des promeneurs la nuit. Au lieu de cela, il a pris des risques réels pour tuer ses trois victimes. Et s'il l'a fait, c'est qu'il avait une raison, une raison folle, mais une raison quand même. Autrement dit, le client du restaurant, l'étudiant sur son banc et le joueur de tennis avaient un point commun qui n'a pas encore été découvert et c'est ce point commun qui a déclenché la folie meurtrière de l'assassin. C'est en regardant une photo d'Antonio G. en train de jouer au tennis, un des innombrables clichés qui figurent dans le dossier, que le commissaire Lopez a une illumination... (A suivre...)