Résumé de la 1re partie Le chasseur entend de drôles de bruits dont il ne connaît pas la provenance. Il attend le bon moment. Il lui faut agir avec discernement. Il ne voit pas sa proie, mais la suit à l'oreille, la pressant. ? Ouais, c'est un malin. Il est preste en diable. Tiens, tiens, il doit être là derrière le gros pin. Bon ! Voilà qu'il disparaît... Non... non ! Il est toujours là. Oh ! C'est un vrai magicien. Oh ! Oh ! je vois le bout du nez. Encore un peu, un peu plus... Zzoumm... Le chasseur décoche sa puissante flèche meurtrière. Le lièvre agile s'esquive d'un bond. La flèche le rate de peu, file tout droit comme une étoile filante, percute un gros caillou, dévie, et dans une nuée d'étincelles se fixe sur la cime d'un grand bouleau. Humilié, furieux, rouge de colère, le chasseur lance son arc en l'air, chicane à haute voix, maudit tout autour de lui, piétine de rage les fines herbes. La forêt avait rarement entendu un tel flot d'injures. A ces mots, les castors plongent sous l'eau, les oiseaux enfoncent la tête sous l'aile, les écureuils s'engouffrent dans leur trou. S'il veut récupérer sa flèche, le chasseur n'a plus qu'une chose à faire : grimper sur le grand bouleau. Il grimpe, grimpe, s'accroche à une branche, puis à une autre, reprend son souffle... ? Ouf ! Quelle escalade éreintante. Encore un peu et j'y serai enfin ! Mais il est tellement essoufflé et heureux d'atteindre le sommet qu'il laisse échapper un long soupir de soulagement. Ouufff ! Et par mégarde, il souffle sur sa flèche qui se soulève, tourbillonne dans l'air comme une plume, virevolte, monte pour aller s'accrocher au-dessus de sa tête, encore plus haut ! Le chasseur, désemparé, est tout surpris d'avoir soupiré si fort. Sa flèche, là-haut, moqueuse, se balance au gré du vent. Elle ne tient que par le bout d'un aileron. Le jeune chasseur reprend rageusement son ascension et grimpe, grimpe, monte, se hisse toujours plus haut, en équilibre sur une branche, puis sur une autre. Cette fois-ci, il prend mille précautions. Il s'arrête, retrouve son souffle, soupèse ses chances, tend prudemment la main, frôle l'objet convoité du bout des doigts, mais il ne peut l'atteindre. Alors, il s'étire, essaie à nouveau, précairement juché... Rien à faire, elle reste inaccessible ? Ah ! si j'étais écureuil ou perdrix... Mais il n'est qu'un chasseur exaspéré, que l'idée de revenir bredouille au village pousse à accomplir des prouesses. (à suivre...)