Résumé de la 1re partie - Dans une école primaire, une jeune institutrice aborde une leçon sur l'amour de la maman. Elle interroge une petite fille. Besma, tu n'as rien à dire au sujet de ta maman ? Raconte-nous, par exemple, combien de temps lui nécessitent tes belles tresses. — Je me coiffe toute seule depuis une année. Tu te coiffes seule ? — Oui. Maman est morte. Mounia rougit. Elle s'était conduite comme une idiote en abordant ce sujet avec ses élèves. Elle aurait dû être plus précautionneuse et se douter qu'il y avait peut-être dans la classe une petite fille ou un petit garçon qui n'avait pas de mère. — Cela fait longtemps que ta maman est morte ? — Une année... — Ton papa ne s'est pas remarié ? — Non. J'ai souvent entendu ma grand-mère lui demander de se remarier parce que cela fait une année que la maison est à l'abandon. Mais mon père lui répond toujours que les marâtres sont méchantes...Et il a raison parce que dans tous les contes, les marâtres font souffrir les enfants de leur mari. Et mon père a raison. Je me souviens de La vache des orphelins et de Cendrillon. Tous les élèves de la classe avaient écouté la petite fille dans un silence quasi religieux. Souad, une fille installée à la première table, lève le doigt. L'institutrice lui donne la parole. — Madame, il y a quelques jours, nous avons lu une histoire qui explique les vertus qui doivent commander chacun de nos gestes. Vous nous avez parlé de la générosité et de la nécessité de partager ce que nous avons avec ceux qui n'ont rien. Surtout si nous en avons plus qu'il nous en faut. — Oui. Mais où veux-tu en venir ? — Je voudrais donner ma mère à ma camarade Besma. L'institutrice fut si surprise par ces propos que ses yeux se dilatèrent au point qu'on les aurait crus sortant de leurs orbites. — Mais qu'est-ce que ces propos, Souad ? Tu as réfléchi un peu avant de parler ? — Oui, bien sûr, madame. Je ne parle que lorsque j'ai bien réfléchi. (A suivre...)