La chanteuse de musique chaâbie, et pas seulement, a ravi hier soir son public lors d'un concert, où sa voix, belle et mélodieuse, rythmée par une instrumentation moderne, a fait vibrer le café-concert Le China, à Paris. Puisant dans son dernier et remarquable album, ‘Ya B'har', sorti récemment dans les bacs en Algérie, la chanteuse Malya Saâdi a chanté avec un talent magistral Sobhan lah ya l'tif du défunt Hadj M'hamed El Anka. Le résultat a été prodigieux. Chantée par une voix féminine au timbre chaleureux, cette chanson écrite en 1970 par Mustapha Toumi, soutenue par une orchestration moderne, avec une batterie et une basse, lui donnant un cachet contemporain, tout en préservant son authenticité, a subjugué un public visiblement fin connaisseur du répertoire chaâbi. Malya a enchaîné son concert avec la chanson Ya B'har, écrite par Mahboub Stambouli et composée par le peintre et chanteur H'ssicen Saâdi, le père de cette chanteuse de talent, et a poursuivi son spectacle avec Bienvenue dans ma vie, au rythme reggae et une interprétation sans faille du répertoire du chanteur Georges Brassens ainsi que d'autres chansons modernes de son propre répertoire. Il n'est pas fortuit que Malya se soit lancée dans la chanson chaâbie, longtemps considérée comme un apanage masculin. «J'ai grandi dans un environnement propice, puisque mon père est chanteur de chaâbi et tout est parti de là. Très jeune, j'ai baigné dans cette musique, d'où mon amour pour elle», a-t-elle confié à l'APS peu avant le spectacle. «J'ai tenté de nombreux essais musicaux, jusqu'au jour où j'ai produit mon album, Ya B'har, où j'ai vraiment senti mon intérêt pour cette musique. C'est vrai que je me suis beaucoup recherchée et me suis rendue à l'évidence qu'il fallait revenir à la source qui est le chant chaâbi», a-t-elle dit. «Voilà pourquoi aussi je fais aujourd'hui une musique, très inspirée du chaâbi, tout comme j'interprète de la musique chaâbie traditionnelle et authentique et je m'épanouis entièrement dans ces genres musicaux», a ajouté Malya.