Officiellement, le chômage se situe chez nous à hauteur de 10 %, mais ce taux est loin de faire l'unanimité. En fait, sa remise en cause par des spécialistes de l'emploi revient à dire que les emplois non permanents y sont pris en compte. Ce qui démontre, selon eux, que les mécanismes de l'emploi présentent de nombreuses lacunes. Certains pourtant n'ont eu de cesse de remettre en question ce chiffre, l'estimant loin de refléter la réalité du phénomène. Pour l'enseignant universitaire, Hocine Toumi, qui prenait part, hier, à une journée parlementaire sous le thème : «L'emploi entre réalité et espoirs», «le taux de 10 % de chômage est erroné». Il ne manquera pas, à l'issue de son intervention, de pointer du doigt les critères de calcul du chômage qui, selon lui, ne prend pas en compte les emplois à mi-temps (non permanents). Un aspect qui ne doit en aucun cas être écarté de l'équation. Selon lui, le taux de chômage doit être calculé sur la base du nombre de travailleurs actifs en ayant recours à la sécurité sociale pour ce qui est de l'opération de recensement et d'enregistrement des sans-emploi, même ceux n'ayant pas formulé de demande. Revenant sur les mécanismes de l'emploi, mis en place par l'Etat au profit des jeunes porteurs de projet pour la création de microentreprises, plusieurs participants, qui se sont joints au professeur Toumi, ont estimé que ces mécanismes «présentaient des lacunes à corriger». Des lacunes, dont «la révision s'impose», selon M. Toumi «car il s'agit de mécanismes sociaux mis en place dans une conjoncture particulière». Il a suggéré, à ce propos, le recours à de nouvelles techniques pour la relance des entreprises qui ont fait faillite et licencié leurs travailleurs à travers des sociétés de participation. L'enseignant universitaire soulignera à l'issue de son intervention, la nécessité de valoriser certains métiers notamment dans les secteurs rejetés par les jeunes non diplômés, mais qui sont, a-t-il dit, en mesure d'apporter leur contribution à la production nationale et dans d'autres secteurs dont l'entretien et l'agriculture. L'expert Abderrahmane Benkhalfa, a appelé, pour sa part, à la révision de la politique de l'emploi en insistant sur la création de nouveaux canaux pour la prise en charge des projets à caractère social. De son côté, l'universitaire Abderrahmane Toumi a indiqué que la politique de l'emploi a franchi des étapes importantes en Algérie et tout particulièrement depuis l'an 2000 mais «elle comporte, a-t-il déploré, certaines lacunes». Certaines agences de l'emploi «n'ont pu assurer une équité entre les différentes wilayas du pays en matière d'opportunités d'investissement notamment en matière de création de microentreprises», a-t-il encore ajouté. Il a précisé, en outre, que «10 wilayas seulement détiennent 34 % de projets, appelant à une répartition équitable des capacités d'appui des projets et la nécessité de mettre au point une stratégie qui prend en compte l'équilibre régional». Pour lui, une révision des mécanismes de répartition des programmes et projets à travers les wilayas s'impose...