La gratuité du sac en plastique fait que celui-ci est présent partout : plus de 6,5 milliards de sachets se retrouvent ainsi dans la nature chaque année. Une situation alarmante vu ses conséquences sur l'environnement et la santé publique. La ministre de l'Environnement n'exclut pas une taxe sur l'utilisation de ce produit pour inciter le consommateur à n'y avoir recours qu?en cas de besoin? C?est ce qu?a indiqué hier depuis Aïn Defla la ministre de l?Environnement et de l?Aménagement du territoire, Dalila Boudjemaâ à l?issue de sa visite de travail et d?inspection dans la wilaya. Un constat que nombre de médecins, d?experts et d?associations, notamment environnementales, n?ont eu de cesse de déplorer, mais surtout de dénoncer du fait du danger que le sac en plastique provoque sur la santé et l?environnement. Il y a quelques années, les pouvoirs publics avaient pourtant envisagé une lutte contre cette source de véritable atteinte à la santé publique, mais rien n?a été fait, la réglementation a eu du mal à suivre la démarche et le sujet a été relégué aux oubliettes. «Si l?on arrive à réduire de 50 % le recours aux sachets par les citoyens, ce sera assurément pour nous une réussite», a signalé la ministre, ajoutant «qu?il est impossible de pouvoir éradiquer ce phénomène». Et pour ce faire, une taxe, n?est pas à exclure. «Tout compte fait, c?est la gratuité du sac qui fait que celui-ci est présent partout», a affirmé M. Boudjemaâ, évoquant cette mesure (taxe sur le sac). Pour elle cela incitera le consommateur à n?y avoir recours qu?en cas de besoin. «Les habitudes du consommateur changeront inévitablement», assure-t-elle. Des solutions ayant essentiellement trait à la normalisation du sachet par la modification de ses dimensions et de son poids ont, par ailleurs, été trouvées avec les entreprises de production des sacs en plastique, a relevé la ministre. Au lieu d?avoir plusieurs petits sacs de trois grammes, il est préférable d?avoir un sachet plus grand, a expliqué la ministre. Parallèlement, des opérations de déplastiquage effectuées par les jeunes auront lieu, a-t-elle souligné, faisant état de l?acquisition de machines d?une capacité de 200 kg/l?heure chacune pour laver et transformer ces sacs en vue de leur recyclage. Elle a en outre fait état de l?existence de plus de 600 entreprises versées dans la fabrication de sacs en plastique dont la plupart activent dans le cadre de l?Agence nationale de soutien à l?emploi des jeunes (ANSEJ). «La majorité de ces entreprises n?étant pas arrivée à l?amortissement, nous ne pouvons pas, de ce fait, leur interrompre leur activité car leur suppression équivaut à la suppression de 9 000 postes d?emplois», a-t-elle fait remarquer.