Il est présent même dans les campagnes et jusque dans les champs. Il est inséparable de ce qu'achète l'Algérien au marché et on le retrouve avec les déchets jetés dans le voisinage ou dans la nature. La campagne menée contre le sachet noir, sans le faire complètement disparaître puisqu'il continue à être produit en Algérie, a «légitimé», en quelque sorte, l'utilisation à outrance des sachets autres que noirs. Pour le moment, la pollution visuelle que le sachet plastique entraîne dans le paysage constitue la nuisance la plus perceptible par les gens et la plus insupportable à leurs yeux. Rien n'est fait pour collecter et éliminer les sachets plastiques avant qu'ils ne soient abandonnés dans la rue en ville ou sur le bas côté des routes à la campagne. Les commerçants en distribuent gratuitement et à profusion à leurs clients pour emballer n'importe quelle marchandise : aliment (légumes, fruits, viandes, pain…), médicament, produit d'entretien… Rien n'est fait pour convaincre les clients des magasins de réduire l'utilisation des sachets en plastique. Les gens instruits qui suivent les émissions scientifiques sur les chaînes de télévision étrangères ou tout simplement lisent les journaux algériens savent que le sachet en plastique pollue l'environnement. Ils savent que son incinération dégage des substances toxiques dangereuses dont la dioxine qui constitue une très grave menace sur la santé. Aucune étude ne permet de mesurer ce risque sur les populations exposées aux fumées dégagées par l'incinération des ordures dans les décharges sauvages. On en sait encore moins sur l'étendue des dégâts causés par le sachet plastique en milieu marin. Toutefois, on ne peut dire que le gouvernement reste totalement les bras croisés devant l'invasion du sachet en plastique. Il a instauré une taxe de 10,5 DA par kilogramme sur les sacs, qu'ils soient importés ou fabriqués localement. Pour les sacs en plastique de production nationale, la taxe est prélevée par les services des contributions ; quant aux sacs en plastique importés, le prélèvement est opéré par les services de l'administration des douanes. Cette taxe suffira-t-elle pour inciter les gens à ne plus utiliser le sac en plastique jetable afin de revenir au couffin ou au sac réutilisable ? L'Irlande nous a précédés dans cette voie. Sa taxe sur les sacs de plastique date de 2002. Elle est payée directement à la caisse par le client qui utilise le sac en plastique. Le produit de cette taxe est versé à un fonds environnemental. Depuis sa mise en place, l'utilisation des sacs de plastique a été réduite de 90%. Au Danemark, les emballages et les sacs de plastique sont taxés depuis bien longtemps, en 1994. Il y a des pays où les autorités, poussées par les écologistes, veulent carrément interdire l'utilisation des sacs en plastique jetables. Ainsi, d'ici à la fin de l'année 2009, cet emballage devrait avoir complètement disparu des îles de l'archipel du Svalbard, en particulier du Spitzberg, en Norvège. La capitale indienne, New Delhi, a interdit l'usage de tous les sacs plastiques et les contrevenants encourent une amende ou même une peine d'emprisonnement. Inconnu, il y a un peu plus de trente ans, adopté partout ensuite puis rejeté, aidons le sac en plastique à disparaître rapidement.