Résumé de la 10e partie - les enquêteurs continuent leur expertise et très vite ils se heurtent à un problème de taille : les deux boîtes noires, ont-elles aussi cessé de fonctionner durant les six dernières minutes du vol. Six minutes de mystère et une seule certitude : il y avait le feu à bord. Un feu dont on ne connaît toujours pas l'origine. Les enquêteurs passent alors à la troisième étape. Les autorités louent des barges afin de draguer le fond de la mer pour remonter le maximum de débris du MD11. C'est ainsi que l'on va récupérer un des deux moteurs. Puis c'est le tour d'un des deux trains d'atterrissage, presque intacts. Au final parmi les pièces récupérées, ce seront les deux morceaux les plus importants. Le reste de l'appareil est sous forme de miettes éparpillées dans le fond marin. Quatrième étape, un laboratoire de fortune est installé dan un hangar militaire pour accueillir les enquêteurs, les experts médico-judiciaires, les spécialistes de Boeing et de Swissair ainsi que les représentants de la police canadienne. Chaque jour, des camions viennent déposer des tonnes de débris récupérés au fond de l'eau. Chaque pièce doit être identifiée, classée et enfin analysée. Un travail de titan. Rapidement le hangar est occupé par le plus grand puzzle de toute l'histoire de l'aviation. Un puzzle dont on espère qu'il permettra de comprendre comment un incendie a priori bénin a pu mener en quelques minutes à une telle tragédie ? Les 250 kilomètres de câblages électriques de l'avion sont examinés à la loupe. Pour y chercher des traces d'arcs électriques ou d'étincelles tout ce qui aurait pu embraser des matériaux inflammables. Grâce à l'empreinte laissée par les flammes, les enquêteurs acquièrent la certitude que le feu s'est déclaré juste derrière le copilote. A l'arrière du cockpit. Et l'étude attentive de l'installation électrique les amène à suspecter les écrans personnels de la première classe et de la classe affaires. «Le système présentait de graves défauts. Il chauffait beaucoup et consommait énormément d'électricité. Cela augmentait considérablement la température de la cabine, parce qu'il fonctionnait en permanence. Ils n'ont pas installé d'interrupteur, ni de système de refroidissement digne de ce nom», explique un autre expert. À ce stade de l'enquête les experts canadiens pensent avoir enfin déniché l'élément déterminant qui leur manquait... (A suivre...)