Dès le coup de sifflet final de l'arbitre sénégalais, des milliers de jeunes ont envahi les rues de Bab El-Oued. Ni la pluie ni le froid n'ont empêché ces fans de sortir pour exprimer leur joie. «Nous irons au Brésil», s'écrie un enfant qui a tenu à accompagner son père. Comme la police a fermé toutes les rues qui conduisent au centre-ville de Bab El-Oued, la fête a eu lieu sur le boulevard du front de mer. L'avenue Abderrahmane Mira est noire de monde, 30 minutes à peine après la fin du match. Des cortèges de voitures arrivent et les conducteurs actionnent leur klaxon. L'embouteillage monstre qui se produit n'empêche pas les conducteurs de rester calmes et de savourer la joie de la victoire. Un camion transportant dans sa benne une centaine de personnes est applaudi. Son conducteur a pris une rue en contresens. Arrivé au niveau du boulevard Mira, il est interpellé par des policiers qui lui demandent de faire demi-tour. Les femmes étaient aussi de la fête. Elles étaient nombreuses dans les rues. Elles criaient et scandaient les mêmes slogans. De temps à autre des groupes de femmes se croisent et c'est alors des youyous stridents qui sont lancés. A partir des balcons d'autres femmes participent à la fête. Certaines lancent des pétards, des fumigènes ou des fusées éclairantes. Certaines encouragent leurs enfants qui sont dans la rue. Un groupe de jeunes décide d'aller à la place des Martyrs où la fête serait grandiose. C'est un ami de la Casbah qui les invite à faire un tour pour leur prouver que les Casbadjis sont les plus forts quand il s'agit de faire la fête. Ce matin, les mines paraissent fatiguées mais personne ne regrette d'avoir pris part à la fête de la veille.