Résultats - «Enfin, pour la première fois, le gouvernement syrien et l'opposition vont se rencontrer à la table des négociations et non sur le champ de bataille.» C'est ce qu'a déclaré hier, lundi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en annonçant la date du 22 janvier pour la tenue à Genève d'une conférence de paix sur la Syrie. «La liste des participants n'est pas encore établie», a déclaré à la presse l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, après une réunion préparatoire tenue hier, lundi, à Genève avec de hauts responsables russes et américains. A propos des participants syriens, M. Brahimi a estimé qu'ils devaient «être crédibles, aussi représentatifs que possible». Il a aussi dit que l'Iran, allié important du régime, et l'Arabie saoudite, soutien financier et militaire de l'opposition, «seraient certainement parmi les participants possibles». Une nouvelle réunion trilatérale préparatoire avec Russes et Américains aura lieu le 20 décembre à Genève, «peut-être la dernière avant la conférence».«Nous sommes en contact à la fois avec l'opposition et le gouvernement. Nous leur avons demandé de donner les noms des membres de leurs délégations respectives aussi vite que possible, de préférence avant la fin de l'année, parce qu'il est important que nous les rencontrions, leur parlions et les écoutions», a ajouté M. Brahimi. «Cette conférence est vraiment pour que les Syriens viennent à Genève, se parlent et nous l'espérons, commencent un processus de paix crédible, effectif, qui puisse fonctionner pour leur pays». La conférence démarrera «sans conditions préalables», «toutes les questions seront sur la table, les négociations commenceront le 22 (janvier), mais combien de temps dureront-elles ? Nous le dirons quand cela commencera», a ajouté l'émissaire spécial. L'objectif est la mise en œuvre du plan du 30 juin 2012. Il avait été laborieusement adopté par les grandes puissances et les pays voisins de la Syrie lors d'une première conférence à Genève, sans participation syrienne, puis confirmé par la résolution 2118 du Conseil de sécurité en 2013. Il n'a jamais été appliqué et il avait été jusqu'à maintenant impossible de trouver un accord entre toutes les parties pour Genève-2, une conférence qui n'aurait pas de sens sans la participation syrienne, avait régulièrement averti M. Brahimi. Pour les organisateurs, le défi est immense, d'abord pour convaincre de venir des personnes représentatives de l'opposition et du régime, ensuite pour éviter qu'elles ne posent des conditions préalables à leur participation. Le devenir du président Bachar al-Assad est au centre de la polémique sur ces conditions, l'opposition exigeant son départ pour une transition, le régime l'excluant totalement. C'est le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, hôte de la conférence, qui lancera les invitations et qui a annoncé la date de la réunion, soulignant combien il s'agissait d'une «mission d'espoir». «La conférence de Genève est le moyen pour parvenir à une transition pacifique qui réponde aux aspirations légitimes de tout le peuple syrien pour la paix et la dignité et qui garantisse la sécurité et la protection pour toutes les communautés en Syrie», a-t-il souligné. A Washington, le secrétaire d'Etat, John Kerry, a salué l'annonce de la conférence, estimant qu'elle serait «la meilleure occasion (...) de former un gouvernement de transition d'un commun accord». Poursuivant ses démarches en vue d'un règlement pacifique au conflit syrien, le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi rencontrera une nouvelle fois des responsables russes et américains pour préparer la conférence et en particulier pour en choisir les participants.